Chirurgie de la hanche : le bénéfice de l’arthroscopie
Désormais, les patients peuvent bénéficier d’opérations de la hanche moins invasives et se remettre debout parfois quelques heures après leur sortie du bloc
Les pathologies de la hanche ne concernent pas seulement la personne âgée. Les spécialistes rencontrent aussi des patients jeunes et sportifs que ces
articulations font souffrir. « Une des pathologies rencontrées est ce qu’on appelle le conflit antérieur de la hanche, décrit initialement par le Pr Ganz, un Suisse, indique le Dr François Baqué, chirurgien orthopédiste exerçant dans deux cliniques
de Saint-Raphaël. L’articulation s’est usée à cause de microtraumatismes répétés entre la paroi antérieure du cotyle et le col du fémur. Cela concerne surtout des hommes jeunes pratiquant des sports de balle ou de combat. Tous ne développent pas ce type de pathologie mais certains peuvent présenter des prédispositions anatomiques particulières. Chez eux, les chocs répétés vont générer progressivement ces lésions articulaires.» Si les douleurs conduisent nombre de ces personnes à consulter, certaines laissent traîner les choses au risque, à terme, de souffrir de coxarthrose, une usure importante de l’articulation de la hanche. Des solutions, heureusement, existent. « Le traitement chirurgical consiste à corriger les anomalies morphologiques et à raboter les zones en contact. Initialement, ces opérations étaient assez invasives. Grâce à la technique d’arthroscopie, on a désormais de bons résultats au prix d’une agression minime», rassure le Dr
Baqué. « A l’origine, l’arthroscopie était surtout utilisée à des fins d’observation et de diagnostic», rappelle le chirurgien. Mais il est vite apparu qu’elle pouvait aussi permettre de traiter de manière beaucoup moins invasive un grand nombre de problèmes articulaires : le genou dans un premier temps puis l’épaule (notamment par le Pr Boileau au CHU de Nice). Et l’arthroscopie
est désormais utilisée aussi
pour la hanche. « Les résultats sont bons quand les lésions sont diagnostiquées précocement. Si la dégradation arthrosique est avancée, le pronostic sera moins favorable», prévient le chirurgien.
Conditions de sécurité optimales
Aujourd’hui, la chirurgie mini-invasive est reine. « L’évolution des techniques chirurgicales de mise en place des prothèses de hanche permet de diminuer non seulement l’agression chirurgicale des tissus mais aussi le saignement, la zone de cicatrisation, les douleurs et d’améliorer la réhabilitation». Vidéo à l’appui, le chirurgien raphaëlois montre une patiente, la soixantaine, opérée le matin même, qui marche sans peine et sans aide.
Et de préciser que «le plus important est de réaliser le geste chirurgical de mise en place des implants dans des conditions de sécurité optimales avec l’implantation la plus précise possible des prothèses. Le résultat fonctionnel final dépendra essentiellement de la qualité de l’implantation de la prothèse, du rétablissement de l’équilibre musculo-ligamentaire, de la longueur et de la latéralisation de la hanche. Enfin, il faut que l’ancrage des implants soit de bonne qualité pour envisager l’avenir sereinement.» La prothèse de hanche peut se concevoir avec les programmes de
RRAC (la récupération améliorée
après chirurgie). « Il s’agit de procédures permettant une hospitalisation courte, habituellement inférieure à trois jours, précise le Dr Baqué. Certains centres en France proposent même de réaliser des prothèses en ambulatoire. Mais cela nécessite une bonne organisation du service avec des patients préalablement motivés sans antécédents médicaux importants». Une logique qui s’inscrit dans le projet mis en oeuvre à l’hôpital Sainte-Musse de toulon [lire page
suivante].
De bons résultats avec un diagnostic précoce Dr François Baqué Chirurgien orthopédiste