Jardins d’Apolline : l’Etat s’engage
Alors que le groupe Marzocco s’est exprimé dans nos colonnes, l’association des résidents nous a fait part de ses inquiétudes par voie de communiqué. L’occasion de (re)faire le point
Lundi dernier paraissait une interview de Lionel Abada, directeur de la Satri, filiale du groupe Marzocco, constructeur de la résidence domaniale Les Jardins d’Apolline, sinistrée et promise à une réhabilitation prochaine. L’encre du journal n’avait pas fini de sécher que nous recevions un communiqué de l’Association des résidents des Jardins d’Apolline qui commençait en ces termes : « À seulement deux mois du début des travaux initialement annoncés, alors que des dizaines de familles se retrouvent dans un appartement provisoire et que d’autres sont dans les cartons, il paraît urgent que le Gouvernement princier prenne une position sur le niveau des travaux et l’entreprise qui les effectuera. » Il faut bien l’avouer, d’abord ce fut l’incompréhension. Lire, relire, en long et en large, sans omettre le travers. Quel est le lien ? Impossible de le repérer. Après interrogation de Franck Lobono, président de l’association, il répond : «La parution simultanée avec notre communiqué n’est qu’un hasard de calendrier. » Hasard de calendrier ou pas, il fallait répondre à ces inquiétudes.
L’engagement du gouvernement
Rendez-vous fut pris avec Albert Croesi, en charge du dossier auprès du gouvernement. «Ce qui a été dit par le ministre d’État sera fait : la totalité des appartements sera reprise. Il est hors de question que le gouvernement revienne sur sa parole. Toute autre décision relèverait de l’irresponsabilité pure et simple. » Une position qui n’a pas varié. Mais le contexte électoral et hivernal laisse planer des doutes : l’attente serait trop longue. «Vu le montant des travaux nécessaires, il est hors de question de ne pas passer par un appel d’offres. Cette procédure prend un peu de temps, mais elle sera lancée dans les jours prochains, et les notions d’urgence et de réactivité entrent dans le cahier des charges », poursuit le chargé du dossier.
Tout casser, tout refaire
Le communiqué revient également sur les isolants du sol et des murs, « facteurs aggravants qui captent l’eau et contribuent au développement des moisissures en cas de fuite d’eau. Ils doivent impérativement être retirés de chaque appartement, et imposent de casser les murs et les sols en complément du changement systématique de la tuyauterie et des cadres perméables des fenêtres. » Une inquiétude au sujet des climatisations qui ont été exposées aux moisissures est aussi formulée. Là aussi, Albert Croesi ne tourne pas autour du pot : « Tout cela a été dit, redit, et reredit. Tout le monde en est conscient. Tout va être détruit et repris en intégralité, aucun doute n’est permis là dessus. Concernant les huisseries, c’est en effet un élément qui n’avait pas été apprécié dès l’origine du sinistre en juillet. Mais les services de l’État prennent cela en considération et ce problème sera réglé aussi. Sur la climatisation, il n’est pas question de laisser ces appareils en l’état sans qu’ils soient, a minima, passés par un nettoyage et une désinfection complets. Un remplacement n’est pas exclu. »
Rappel à l’ordre
L’Association poursuit son communiqué en ces termes : «Nous appelons le Gouvernement Princier à demeurer sur sa ligne politique initiale qui consiste à mettre à l’abri toutes les familles des Jardins d’Apolline dont la seule préoccupation est de retourner le plus rapidement possible dans des foyers remis à neuf et sans la moindre crainte de récidive. » Là, on le sent bien, la moutarde lui monte au nez. Albert Croesi a un tout petit peu la sensation d’avoir déjà répondu à ces questions : « Il ne faudrait pas profiter de ces périodes de changement imposé tous les 5 ans pour s’engouffrer et laisser diffuser de fausses bonnes raisons pour faire du bruit. On n’en est plus à changer quelques vannes. Il est question de reprendre intégralement quatre blocs d’immeubles. Ça prend plus de temps, mais ça ne va pas doubler la durée des travaux initialement prévue. Tous les résidents ont pu choisir leur lieu de résidence provisoire, personne n’a été logé dans des appartements de fortune, mais dans des appartements de qualité dans lesquels rester un mois de plus ne devrait pas être trop pénible. » Sollicité fréquemment de toute part dans ce dossier, Albert Croesi semble avoir à coeur que tout le monde soit considéré et écouté, jusqu’aux problèmes de rideaux et de poêle à frire. Alors il tient à ce que tout soit clair : « Il est possible que cela dure un peu plus longtemps. Il vaut mieux prendre un peu plus de temps et tout refaire au mieux, que s’astreindre strictement à des délais au jour près, en négligeant la qualité du travail. »