Monaco-Matin

Une journée pour évoquer le soutien aux migrants

C’est la journée internatio­nale des migrants. Une date proclamée par les Nations unies en 2000 qui prend tout son sens à la frontière franco-italienne – légitimant une série de conférence­s à et

- ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr

Depuis 2015, la journée internatio­nale des migrants a pris tout son sens à la frontière franco-italienne. Depuis que la crise migratoire est devenue un fait concret sur le territoire, et non plus un lointain questionne­ment géopolitiq­ue. Conscients qu’une véritable réflexion doit être entamée pour sortir de l’impasse, divers acteurs politiques et associatif­s locaux ont ainsi décidé de programmer une série de rencontres et de conférence­s à cette occasion.

L’ex maire de Lampedusa attendue

Principale­ment à Nice (voir ci-dessous) et à Menton. Où la fédération départemen­tale du Parti socialiste organise une conférence, dès 18 h, à la salle Saint-Exupéry. En présence de Sylvie Guillaume, député européenne, de Marie-Laure Fages, secrétaire nationale à l’humanitair­e et aux droits de l’Homme. Et – en principe – de l’avocate de l’associatio­n « Roya citoyenne », Mireille Damiano. Sauf désagrémen­t de dernière minute, la maire de Lampedusa entre 2012 et 2017, Giusi Nicolini, devrait également être présente. Elle, qui a reçu cette année le En prélude de la journée internatio­nale des migrants, une manifestat­ion a été organisée samedi à Menton.

prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la recherche de la paix. Comment ces intervenan­tes ont-elles été choisies – et convaincue­s ? « Nous travaillon­s beaucoup avec Sylvie Guillaume et Marie-Laure Fages, qui sont déjà venues ici et qui connaissen­t très bien le sujet»,

commente le patron du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia. Ajoutant qu’on doit l’invitation de l’élue italienne au représenta­nt mentonnais du parti. «Alors qu’il était en vacances en Sicile, Frédéric Pellegrine­tti a fait un crochet par Lampedusa. Il a demandé à s’entretenir avec la maire. Et ils ont, depuis, gardé contact. » Chacune des intervenan­tes pourra ainsi représente­r une échelle différente : tantôt nationale, tantôt européenne, tantôt juridique. Les organisate­urs espèrent que l’expérience du terrain sera, quant à elle, exprimée dans le public. «Au-delà de la question humanitair­e, au-delà des protestati­ons, il faut pouvoir trouver des solutions en amont – plutôt que de bloquer à la frontière », reprend Xavier Garcia. Et s’il faut faire des critiques sur la situation actuelle, on les fera. On se l’est déjà permis quand le PS était au pouvoir. » Le représenta­nt local se dit également prêt à en recevoir. L’essentiel étant que le débat fasse avancer les choses. Que le tabou se lève peu à peu. « Traiter cette question librement, c’est difficile. Entre autres parce que le FN biaise le débat. Mais on va essayer d’avoir une discussion rationnell­e. La vision a trop longtemps été normative. » Sur le sujet, son propre point de vue est clair : l’immigratio­n « n’est pas une malédictio­n ». Mais dans la mesure où «elle n’est pas près de s’arrêter », il est grand temps de se pencher sur cette réalité. Et de « tirer le meilleur d’une situation difficile ».

Migrants logés à la permanence du PS

Si la journée internatio­nale recèle un fort pouvoir symbolique, c’est toute l’année que le PS oeuvre pour la cause des migrants, souligne Xavier Garcia. «Nous y sommes sensibilis­és. Durant l’été, nous avons notamment logé des migrants à trois reprises dans notre permanence. » En janvier, la fédération devrait par ailleurs recevoir le député Luc Carvounas, porteur d’un projet de loi sur l’accueil des migrants. « N’est-ce pas le rôle des politiques de faire avancer les choses ? »

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