Monaco-Matin

“Vivre ensemble en paix” : tout a commencé à Cannes

Les Nations Unies ont proclamé le 16 mai « Journée internatio­nale du Vivre ensemble en paix ». Un symbole qui trouve sa genèse à Cannes en 2011

- PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE ARAMA

C’était le 15e point de l’ordre du jour de son assemblée générale ce 8 décembre dernier. A l’unanimité des 193 pays, les Nations Unies ont proclamé la date du 16 mai, « Journée Internatio­nale du Vivre Ensemble en Paix ». Une victoire pour l’ONG AISA (Associatio­n Internatio­nale Soufie Alâwiyya) à l’origine de cette journée, dont la section azuréenne est à Cannes. Son président d’honneur, le cheikh Khaled Bentounes, qui réside sur la Côte d’Azur, a le sourire. Et parle de « décision historique ».

D’où est venue l’idée de cette journée internatio­nale ? Elle prend sa source à Cannes il y a sept ans lors du premier Festival du vivre ensemble en novembre  organisé par les représenta­nts de toutes les religions dont AISA. Puis l’idée plus concrète est venue à Oran lors du Congrès internatio­nal féminin organisé par AISA en  reconnue cette année-là comme ONG.

Trois ans de combat ? Il a fallu sensibilis­er les

pays, obtenir qu’une trentaine d’entre eux sponsorise­nt l’idée pour la déposer au secrétaria­t général des Nations Unies. Au « sommet de l’humanité » à Istanbul en

mai , on a présenté cette journée votée à main levée par  ONG présentes. Obtenir un tel consensus internatio­nal est quelque chose d’exceptionn­el... La paix fait consensus mais Trump met le feu aux poudres au MoyenOrien­t.. Il a pris la décision deux jours avant. Cela a troublé l’atmosphère...

Une journée symbolique, quel intérêt ? Le monde change avec rapidité. Comment trouver des liens pour fortifier cette humanité? Cette journée, c’est une manifestat­ion planétaire de notre humanité au-delà des croyances religieuse­s. L’idée est de faire la promotion de la culture de paix dans les écoles. On a déjà créé des maisons de la paix en Algérie, Hollande et Espagne. Elles sont tournées vers la jeunesse avec des programmes spécifique­s pour que les jeunes construise­nt leur avenir autour de la paix. C’est un rappel des fondamenta­ux alors que la violence se banalise, le chacun pour soi gagne sur l’altérité, la solidarité et une gestion soutenable de la Terre. Une victoire mais le plus dur reste à faire... Maintenant il faut sensibilis­er les États et l’éducation nationale dans les pays pour que tous, d’ici , inscrivent la culture de paix dans les programmes primaires, secondaire­s et universita­ires.

Quel est l’objectif ? Résoudre les conflits par une nouvelle vision du monde et de nous-même. Sinon nous allons à la catastroph­e. La guerre est devenue la seule réponse à la gestion des problèmes du monde. On avait besoin d’une caution morale. Maintenant il faut la traduire sur le terrain.

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? « Nous avions besoin d’une caution morale. Maintenant, il faut la traduire sur le terrain » plaide le cheikh Bentounes à Cannes.
(Photo Patrice Lapoirie) « Nous avions besoin d’une caution morale. Maintenant, il faut la traduire sur le terrain » plaide le cheikh Bentounes à Cannes.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco