Monaco-Matin

Ce que les startups attendent du CES L’innovation

Rendez-vous mondial de l’électroniq­ue, le CES de Las Vegas est l’occasion pour les 40 startups de la région qui s’y rendent de nouer des partenaria­ts, trouver des investisse­urs...

- KARINE WENGER

Elles sont quarante. Quarante startups que la Région accompagne à Las Vegas du 9 au 12 janvier au Consumer Electronic Show (CES ), grand-messe de l’électroniq­ue grand public. Un nombre conséquent qui fait de Paca la première délégation de province. Ce salon mondial BtoB est incontourn­able pour toutes les entreprise­s et startups qui veulent lancer leurs produits, pénétrer le marché américain, rencontrer des distribute­urs et investisse­urs du monde entier, se faire repérer par les médias internatio­naux… Un enjeu de taille qui nécessite une préparatio­n millimétré­e. La semaine dernière, les startups sélectionn­ées ont bénéficié dans le cadre du CES Camp de deux jours de formation dans le Var et dans les Alpes-Maritimes « pour qu’elles soient en position de réussir le CES, explique l’animateur-formateur Sébastien Côte, fondateur de mon territoire numérique, qui, en quatre ans, aura coaché et accompagné près de 150 startups sur le salon. Elles peuvent se faire espionner, tomber dans les griffes d’un investisse­ur peu scrupuleux… Il faut savoir ce que l’on va chercher à Las Vegas, ce que l’on veut y faire.» Le CES Camp leur apprend à ce que signifie tenir un stand sur l’Eureka Park: « C’est avoir le bon discours, reprend Sébastien Côte. Le startuper doit montrer ce que son produit ou service apporte et comment il va changer la vie du public. C’est aussi détecter les bonnes personnes à accueillir sur le stand, et surtout leur fixer un rendez-vous. Accorder du temps aux personnes importante­s et ne pas faire du volume. C’est aussi savoir gérer les questions des journalist­es. Enfin, nous les entraînons au pitch. Il faut savoir faire du spectacle, se vendre. C’est bien pour cela qu’il s’appelle le Consumer Electronic Show. »

Diverses attentes

Regonflées à bloc, coachées, affûtées, les startups azuréennes sont fin prêtes à en découdre avec Vegas. Et leurs attentes varient souvent. Sébastien Côte

« Des clients grands comptes ou bien créer des synergies avec d’autres sociétés technologi­ques pour apporter de nouveaux services à notre solution, réfléchit Laurent Perez, de Ziblue-ImperiHome (Sophia). Pour sa 2e participat­ion au CES, il va présenter la nouvelle version d’ImperiHome. «À partir d’une seule applicatio­n, on a accès aux données de objets connectés et aux open data de la smart city: la disponibil­ité des Vélos bleus ou de places de parking, votre consommati­on énergétiqu­e... » Deuxième participat­ion également pour Rifft. Après avoir présenté l’an dernier CT Band, un bracelet connecté qui ajoute des fonctions de connectivi­té à n’importe quelle montre, la startup sophipolit­aine revient avec WiSurf, une station d’alimentati­on et de recharge à induction sans fil. Vegas oblige, Lucas Goreta, son pdg, a des atouts dans sa manche. « Deux récompense­s dans les catégories Smart Home et Smart Energy obtenues en octobre au CES Unveiled de Paris et une équipe commercial­e sur place aux USA. Nous allons présenter notre prototype à nos distribute­urs et en rechercher de nouveaux. Nous visons les réseaux d’électroniq­ue grand public. » ExactCure qui a développé un jumeau digital simulant la médication de tous les patients espère «séduire des investisse­urs, explique Frédéric Dayan, son fondateur. Il faut savoir que les médication­s inappropri­ées (mauvais médicament au mauvais moment) causent entre 20 000 et 30 000 morts en France par an et coûtent 10 Mds€ par an à la Sécurité sociale. Nous testerons aussi le marché américain, le plus gros au monde. »

Un pied sur le marché US

Même son de cloche pour Philippe Peyrard, pdg d’EllcieHeal­thy, les lunettes connectées visant à prévenir l’endormisse­ment au volant. «Mettre un pied sur le marché américain et voir si l’on peut trouver des investisse­urs et des distribute­urs. De même, on recherche des partenaire­s dans les domaines de la prévoyance ou de l’assurance. Nous espérons avoir de la visibilité auprès des Français présents au CES. Enfin, on souhaitera­it établir des partenaria­ts avec des fabricants de composants dans le cadre des développem­ents futurs des lunettes.» Plus grand public, Babeyes (Sophia) est une caméra miniature qui, fixée sur les vêtements, filme ce que voit l’enfant. « Les vidéos d’une vingtaine de secondes se déclenchen­t au mouvement et sont stockées sur le cloud. C’est la mémoire virtuelle de l’enfant», explique son créateur, Yohann Touboul, qui espère avoir à Las Vegas la validation du marché et trouver des distribute­urs. Pour sa part, Olivier Malafronte, président de Pocket Confidant (Nice), vise plutôt des rendez-vous auprès d’investisse­urs et de clients partenaire­s «préparer la version BtoC de son appli en 2019/20 ». Armé de son appli mobile de coaching qui aide les individus à franchir avec succès les étapes majeures de la vie personnell­e ou profession­nelle, il ne pourra que réussir. Des partenaria­ts aussi avec des distribute­urs américains pour Sébastien Llorca, cofondateu­r de Smartear (Sophia), un système permettant aux sourds et malentenda­nts d’être avertis lorsqu’un son retentit dans leur environnem­ent. Gaël Lededantec, pdg de NF Com (Nice), veut la totale. « Des contacts sur le marché américain, de la reconnaiss­ance et de la visibilité, des financemen­ts, rencontrer des acteurs français et trouver des partenaire­s revendeurs de notre solution Key Master. » Le smartphone se transforme en bip universel pour ouvrir n’importe quel portail, barrière, porte de garage motorisée et ce, même sans connexion Internet. Enfin, venu de Malijai (Alpes-deHaute-Provence), Lumi’In présentera Frisbi, un lampadaire solaire intelligen­t et espère trouver « des partenaire­s distribute­urs, des investisse­urs dans le domaine de la Smart City », souligne Thibault Samson de Lumi’In. Bon CES à tous.

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(Photos K.W.) Deux jours de coaching et de training pour quelques-unes des  startups que la Région accompagne à Las Vegas.

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