Comment Bolongaro et Totor ont fait craquer Miami
Érigée le 1erdécembre sur le rond-point de Cimiez, l’oeuvre mascotte du Niçois Stéphane Bolongaro a désormais son double en Floride. Où la Côte d’Azur a fait forte impression au salon Art Basel
Il s’était fait remarquer l’hiver dernier lors d’une sortie furtive sur la Promenade du Paillon, avant de faire étape en grande pompe au musée de l’Automobile de Monaco. On l’a retrouvé il y a quelques jours sur un rond-point de Cimiez, le voici désormais sur un parvis… à Miami! Un exemplaire du fameux Totor de Stéphane Bolongaro, toutou «arty» en résine inspiré par le jack russel familial, est parti faire le beau en Floride. Son papa, qui à cinq ans vendait déjà ses dessins « un franc le grand et cinquante centimes le petit», en a fait donation et son geste a été apprécié. George Vallejo, le maire de North Miami Beach, s’en est réjoui lors de l’inauguration de la Totor Plaza (sic) qui scelle ici l’entrée de l’art contemporain dans l’espace public. «Cette oeuvre est un merveilleux cadeau car elle symbolise les liens d’entente et de fraternité entre les différentes composantes de notre communauté.» Un melting-pot au sein duquel l’arrivée de Totor semble faire l’unanimité : « Je ne m’attendais pas à ce que les réactions soient aussi enthousiastes. » Buffet de friandises, nuée de selfies, orchestre de blues et remise de récompenses ont ponctué une cérémonie qui ne manquait pas de chien - on a même vu un caniche poser devant la sculpture, dans les bras de sa maîtresse arborant un foulard aux couleurs de Totor.
La Côte d’Azur en force
Mi-décembre à Miami, c’est l’art en fête, partout dans la ville. Trois cents marchands, dont le géant Gagosian qui fait la pluie et surtout le beau temps, soumettent à la convoitise des collectionneurs plusieurs Matisse et Picasso de qualité muséale. Et, bien sûr, des Warhol, Basquiat ou Wesselmann dans des formats ailleurs introuvables. La Côte d’Azur y a toute sa place. De Bernar Venet, un galeriste finlandais proposait cette année deux sculptures et un immense dessin, tandis que trois Arcs monumentaux étaient érigés à l’entrée de la marina. Venue de Saint-Paul-de-Vence, la galerie Bogena montrait sur l’avenue Ocean Drive des pièces de Monique Frydman ou de Christian Lapie. Noël Dolla, sélectionné avec dix autres artistes, dont Daniel Buren, pour une installation dans les jardins du Bass Museum, se partageait aussi l’affiche de la galerie Ceysson & Benetière, cette fois avec Claude Viallat. « Enfin, les États-Unis portent un véritable regard sur le mouvement Supports-Surfaces» ,se réjouissait-il, ravi de le constater: «Un étendoir aux serpillières de 1968, ça étonne encore aujourd’hui». Quant à Richard Orlinski, avant son intervention en direct sur France 2 pour le Téléthon, il dévoilait chez Hublot une montre facettée par ses soins. Un garde-temps sculptural décliné en deux versions, titane et céramique. Après Miami, le travail continue à Saint-Jeannet: « Nous avons dû agrandir la fonderie qui emploie maintenant une soixantaine de personnes ». Sur un effectif total d’environ deux cents collaborateurs ! À l’image de Miami Art Basel, Orlinski voit de plus en plus grand.