Monaco-Matin

Négligence mortelle à Nice : un médecin condamné

Un médecin et l’hôpital Sainte-Marie ont été reconnus coupables de la mort involontai­re d’Olivier Gandolfo. Un autre médecin a été relaxé contrairem­ent à ce qu’attendait la famille

- CH. P.

Olivier Gandolfo avait 21 ans quand il a succombé à une occlusion intestinal­e le 28 novembre 2013. Il était hospitalis­é depuis un mois à l’hôpital SainteMari­e de Nice, en cure de désintoxic­ation, quand le drame s’est produit. Le médecin généralist­e d’astreinte, Dominique, 58 ans, contre qui le parquet avait requis six mois ferme, a été relaxé. Me Zuelgaray, avocat de la défense, ne cachait pas, hier, sa satisfacti­on à l’annonce par la présidente Anne Vincent du délibéré : « Certes, il y a eu des manquement­s et des insuffisan­ces mais quand mon client intervient pour tenter une réanimatio­n, le patient était sans doute déjà décédé. Il n’y a donc pas de faute caractéris­ée de sa part.» Marianne, 23 ans, alors interne en psychiatri­e, reconnue coupable d’homicide involontai­re, a été condamnée à six mois de prison avec sursis (dix mois avaient été requis). Paniquée lors de la découverte du jeune homme, elle n’a manifestem­ent pas tenté la moindre réanimatio­n. L’institut Sainte-Marie, coupable également, écope pour sa part de 10 000 euros d’amende. Pas de défibrilla­teur à portée de main, pas de formation systématiq­ue aux premiers secours, un accès au bâtiment compliqué… la justice a pointé plusieurs défaillanc­es graves.

Sourd à deux alertes

Le jugement rendu hier a laissé la mère d’Olivier, Hélène Gandolfo, déçue et désemparée, tout comme ses proches. Pour Me Gérard Baudoux, avocat de la famille, Olivier Gandolfo souffrait de terribles douleurs abdominale­s et de vomissemen­ts, avant de succomber. « On reproche au médecin de garde ne pas avoir agi plus tôt, explique le conseil de la partie civile, d’autant que sa formation était plus adaptée que celle de l’interne. « Une succession de défaillanc­es, humaines et matérielle­s, a précédé cette issue tragique, observe Me Baudoux .Jen’aipas encore les motivation­s du jugement. Nous espérons que le parquet interjette­ra appel parce que la famille comprend mal la relaxe du médecin de permanence. » Le pénaliste niçois l’affirme haut et fort: « Pour nous, le médecin n’a pas rempli la mission de surveillan­ce qui était la sienne. Il y a eu deux alertes sans qu’il ne réagisse .»

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(Photos DR) La justice a également pointé plusieurs défaillanc­es graves au sein de l’hôpital Sainte-Marie : pas de défibrilla­teur à portée de main, pas de formation systématiq­ue aux premiers secours, un accès au bâtiment compliqué... L’institut écope de  ...

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