HTV : Arnold et... Raymond
Hyères-Toulon s’appuie sur deux Américains qui ont déjà marqué le championnat de leur empreinte : Raymond Cowels et Reggie Arnold, qui font partie des dix meilleurs marqueurs de Pro A. Ils peuvent prendre feu à tout moment. Un vrai danger pour les Sharks, que même un bon scouting n’atténue pas. « Préparer le HTV, c’est très particulier. Je respecte tout, mais il n’y a pratiquement pas de système de jeu. C’est un contre un sur un contre un. Et ils ont des joueurs qui sont exceptionnels dans ce domaine. C’est “je prends la balle, je dribble quatre fois en tête de raquette et je te shoote dans le museau”. » L’entraîneur de Chalon, Jean-Denys Choulet, en a vu d’autres. Mais malgré la victoire de son équipe, il y a quelques semaines face à Hyères-Toulon, il a badé le tandem Raymond Cowels – Reggie Arnold. Ce soir-là, l’arrière et l’ailier américains avaient cumulé 36 points. Vendredi dernier, ils sont montés à 45, dans la victoire 75-72 face à Dijon (plus 15 rebonds !), soit 60 % des points varois. Cowels, sélectionné pour le All Star Game, et Arnold sont les deux principales armes du HTV version 20172018. Capables de faire feu derrière l’arc tout autant qu’en pénétration. « On savait que c’était deux joueurs très offensifs. Quand ils sont en confiance, ça dégaine sans réfléchir, avec des tirs à 7,50 ou 8 mètres. Ils ont été chauds, ils en ont profité », a reconnu le Varois de la JDA Dijon et international français, Axel Julien. Comble du bonheur pour le HTV, les deux gâchettes s’entendent à merveille, sur le terrain mais aussi en dehors. Des liens naturels existent, parce qu’ils ont tous deux habité en Californie et partagent le même agent.
« Sous-estimés »
Celui-ci, Sebastian Hermeth, leur prédit un avenir en Euroligue. Il s’étonne qu’ils soient passés sous les radars de plus grandes écuries, s’en prenant à « l’arrogance du marché français, aveugle à l’époque ». Il cite notamment les 42 pts d’Arnold avec Kataja (Finlande) contre Nanterre en Eurochallenge, son QI basket et son professionnalisme. Et la participation de Cowels à la dernière NBASummer League de Las Vegas. « Des coaches français, comme Kyle Milling, l’ont vu, mais je suis sûr qu’ils ont sous-estimé son impact en ProA », continue-t-il. Humble comme jamais, Ray Cowels III a quant à lui tenu à rendre hommage à ses coéquipiers. « Ils posent les écrans qui nous permettent d’être ouverts. Rien de tout ça n’arriverait sans cinq gars sur le parquet. Sans l’équipe, on ne pourrait pas marquer les points. Si Prénom ne vient pas en post-up, si Fofana ne joue pas dur en défense et capte les rebonds, si Smith ne nous donne pas de bons ballons, si Chassang ne met pas les tirs ouverts, si Diawara ne rentre pas avec son intensité… Il faut les remercier. » Reggie Arnold, pas fan d’interviews, n’en pense sans doute pas moins.