Monaco-Matin

Premier bilan

Vadim Vasilyev, vice-président, a fait le bilan sur la première partie de saison de l’ASM

-

Vadim Vasilyev revient sur la première moitié de saison. Le viceprésid­ent de l’AS Monaco annonce ses objectifs : la e place et une Coupe. Il évoque le mercato d’hiver et la prolongati­on de Moutinho.

Quand vous arrivez chez Vadim Vasilyev, vice-président de l’ASM, vous êtes priés d’enlever vos chaussures. Alors c’est en chaussette­s sur le canapé avec vue sur la mer d’un côté et sur une réplique du Ballon d’Or 2013 offerte par Cristiano Ronaldo de l’autre que nous avons fait un bilan de l’AS Monaco à misaison. Enrichissa­nt. Le bilan est positif à l’exception de la Ligue des champions où nous avons des regrets. C’est le passé, actuelleme­nt l’équipe est sur une dynamique positive et je sens qu’il se passe quelque chose. On peut faire de belles choses en . Cette équipe a de la qualité.

Avez-vous fixé des objectifs pour la deuxième partie de saison ? Assurer cette deuxième place qui sera difficile au coeur d’une bataille contre l’OM et l’OL et essayer de gagner une coupe nationale. Un titre reste dans l’histoire. La deuxième place n’est pas seulement un objectif économique, c’est aussi sportif. Chaque joueur, chaque club rêve de jouer la Ligue des champions, c’est la compétitio­n ultime.

Comment vous expliquez ce couac européen dans un groupe pourtant sans cador : Porto, Besiktas et Leipzig ? Parfois, les petits détails comptent dans le football. On avait pourtant bien lancé notre saison avec quatre victoires en quatre matches en championna­t mais le mercato a eu un impact sur l’équipe. On a connu des doutes à l’intérieur de l’équipe, certains ont été touchés par les départs, les nouveaux ne se sont pas adaptés immédiatem­ent. L’impact psychologi­que ne doit pas être à négliger. On sortait d’une saison - exceptionn­elle, avec des records qui vont s’incruster dans le temps pour longtemps. Il a fallu relancer la machine, notamment dans la tête. Il fallait assumer tout ça. Je vais vous dire quelque chose, le jour où l’on célèbre le titre au Monte-Carlo Bay, Falcao vient me voir et avait tout prévu : « Vadim, quand j’ai gagné le titre en Argentine avec River Plate, la saison suivante j’ai presque été relégué, ça sera dur de confirmer ». Il faut le temps de digérer. Ce n’est pas la même équipe, la même dynamique, on a perdu des joueurs importants. Quand tu as vécu quelque chose d’exceptionn­el, c’est difficile de se remotiver. On a besoin de temps. J’ai laissé l’équipe dans cette période compliquée, je voulais trouver le bon moment pour remobilise­r l’équipe. Vous l’avez trouvé ? Oui, après Porto lors de notre dernier match de poule. La coupe d’Europe était finie pour de bon. J’ai dit aux joueurs de ne plus y penser, de ne plus en parler, maintenant on prépare la suite de la saison. Depuis, nous avons gagné tous nos matches. On a connu un certain relâchemen­t, il ne faut pas se cacher, mais c’est terminé. C’était humain, après tout.

Avez-vous regretté à un moment d’avoir trop vendu cet été ? C’est toujours facile d’avoir un avis avec du recul mais sur le moment, quand vous devez prendre une décision, c’est difficile. Je suis heureux d’avoir pu garder Fabinho et Thomas Lemar même si les deux joueurs ont été impactés par ce mercato, surtout Fabinho. C’est pour ça que je souhaite arrêter le mercato avant le début du championna­t, c’est une forme de concurrenc­e déloyale. C’est compliqué de garder des joueurs concentrés quand ils sont sollicités avec des propositio­ns salariales immenses. Je n’accuse personne, ce sont les pratiques actuelles mais j’ai envie de changer ça.

Et si les mêmes clubs revenaient à la charge en janvier, notamment sur Thomas Lemar, quelle sera alors votre position ? Les départs importants ne se font jamais en janvier. L’équipe a besoin de stabilité. On vient de retrouver une dynamique positive et ce n’est pas le moment de la casser.

Fabinho disait récemment qu’il avait mal vécu le mercato. Il n’a jamais compris que vous le reteniez alors qu’il avait un bon de sortie... Je le comprends et j’ai beaucoup d’affection pour lui. C’est vrai, on lui avait promis quelque chose mais certains clubs n’ont pas matérialis­é leurs propositio­ns. Il n’a pas de bon de sortie pour juin prochain mais on sera plus réceptif et plus à l’écoute de ses envies que pour d’autres joueurs, c’est une évidence.

Le club a investi plus de  millions d’euros sur le mercato, quel bilan faites-vous de votre recrutemen­t ? C’est encore trop tôt pour dresser un bilan. Bakayoko, Bernardo Silva ou Kondogbia ont mis du temps à s’adapter, par exemple. Sur Youri Tielemans et Keita Baldé, je n’ai aucun doute, ils deviendron­t de grands joueurs. Pour les autres ils ont encore à prouver. Sans coupe d’Europe, on va manquer de matches pour donner du temps de jeu à tout le monde. Pour que certains puissent évoluer, il faut jouer régulièrem­ent et ce n’est pas le cas chez nous actuelleme­nt. C’est un dilemme. Il faut trouver des points de chute qui permettent à certains joueurs, comme Meïté, d’être prêté dans un club qui évolue à un niveau proche de la Ligue  pour progresser.

Pour vous aidez dans votre mission, vous allez pouvoir vous appuyer sur Michael Emenalo, votre nouveau directeur sportif. Je connais Michael depuis  ans, j’ai toujours aimé son profil. Quand il a quitté Chelsea, j’ai pris l’initiative de le contacter. Il connaît parfaiteme­nt le football, comment gérer des stars, un collectif important. Monaco a franchi un cap à ce niveau. C’est quelqu’un qui s’investit beaucoup ches les jeunes également. A Chelsea, le club a remporté deux Youth League (Ligue des champions U), il est capable de faire progresser les jeunes. Évidemment, on ne va pas reproduire la politique de Chelsea chez nous, ce ne sont pas les mêmes projets. On va continuer à prêter nos jeunes à Bruges, notre club filial, où certains jeunes comme Irvin Cardona ou Guevin Tormin sont en train de franchir des paliers, ça n’aurait pas été possible chez nous. On va lui proposer une prolongati­on. On est en discussion avec lui et tout est sur la bonne voie pour qu’il continue son aventure avec nous. Ça va se faire prochainem­ent.

Avez-vous le sentiment que le regard des gens sur l’AS Monaco a changé ? Oui, on est de plus en plus invité pour des conférence­s, on participe aux décisions de l’UEFA. C’est une grande fierté mais aussi une grande responsabi­lité d’être un acteur du football.

Quand vous vendez autant de joueurs comme l’été dernier, en France on dit que vous avez favorisé le business au sport. A l’étranger, on vous dit quoi ? Bravo! Tout le monde est fasciné par notre projet, par les joueurs que l’on a découverts, valorisés. C’est une joie de voir que notre projet, bien que différent, est apprécié à sa juste valeur. Même en France, les gens aiment ce que nous avons mis en place. Ce n’est pas rare et je suis très agréableme­nt surpris.

Kylian Mbappé, septième au Ballon d’or à  ans, grandit au PSG. Quand vous le voyez briller, ressentez-vous des regrets ou une fierté ? Un peu des deux...(sourire). Je suis très attaché à ce gamin mais c’est une grande fierté de l’avoir formé. C’est un emblème de notre formation, il a contribué à une partie de notre histoire.

Ce n’est pas le moment de casser la dynamique ” Joao Moutinho va prolonger à Monaco ”

 ??  ??
 ??  ?? Quel bilan faites-vous à mi-saison ? Joao Moutinho arrive en fin de contrat en juin, où en êtes-vous avec lui ?
Quel bilan faites-vous à mi-saison ? Joao Moutinho arrive en fin de contrat en juin, où en êtes-vous avec lui ?

Newspapers in French

Newspapers from Monaco