«Le Conseil national affaibli par des luttes d’ego»
Stéphane Valeri, tête de liste de Primo !, a assisté à toutes les séances publiques du Conseil national dont il espère prendre la présidence aux prochaines élections. Il explique sa position
Depuis sa démission du gouvernement en mai dernier, Stéphane Valeri assiste à tous les rendezvous publics du Conseil national. Non plus dans le fauteuil de conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et la Santé mais sur les bancs du public. Au cours des discussions des séances budgétaires qui ont ponctué ces deux dernières semaines, le leader de Primo! s’est fait tacler à plusieurs reprises par des opposants élus. Campagne électorale oblige… Il analyse ici ces soirées passées au Conseil national.
Certains élus ont plus ou moins fait allusion à Primo ! et/ou à vous-même. Que répondez-vous? Vu que Primo ! est le seul mouvement en ordre de bataille et à faire des propositions concrètes pour les Monégasques, je comprends qu’on en parle. À ce point, en revanche, cela tourne à l’obsession ! Certains élus ont confondu le vote du budget national avec un meeting de basse politique. Mes détracteurs, que ce soit chez UM ou HM, ont tous un seul mot d’ordre, celui de m’attaquer avec une violence rare, dans le seul but d’exister. Sur le sujet de la professionnalisation des élus, chez UM on pratique la désinformation : je rappelle que j’y suis opposé, mais je confirme que le président du Conseil national, pour réussir, doit se consacrer à plein-temps à sa fonction. C’est ce que j’ai déjà fait et c’est ce que je ferai encore en cas de victoire.
Quel regard portez-vous sur ce budget primitif ? Le Conseil national me paraît affaibli par des luttes d’ego et des postures électoralistes. Pour moi, c’est l’effacement de l’institution devant le gouvernement. Et donc, elle ne peut évidemment plus faire prendre en compte les aspirations légitimes des Monégasques qui veulent que cela change.
Quelles sont les trois questions les plus importantes évoquées, selon vous, lors de ces séances? L’extension en mer, avec un constat d’échec puisque rien n’est prévu pour les Monégasques. Même chose pour le parking des Spélugues, seule contrepartie obtenue par la majorité de Laurent Nouvion et Béatrice Fresko en échange de la désaffectation dite du Sporting d’Hiver, et qui finalement est renvoyé aux calendes grecques. Et bien sûr, le dossier de l’Union européenne. L’inquiétude des Monégasques est réelle et légitime. Cette question est vitale pour l’avenir du pays et je rappelle que le Conseil national aura le pouvoir constitutionnel de ratifier ou de ne pas ratifier un éventuel traité.
Le logement, un problème récurrent… Je constate que malgré cette prochaine livraison, plus de familles n’obtiendront pas de logement à l’issue de la commission d’attribution de janvier. Pire, après cette opération, la pénurie va encore s’aggraver car rien ne sera livré aux Monégasques durant trois ans, hormis une petite opération de appartements : c’est dramatique. Pour ce qui concerne la mobilité dans les Domaines, rien de concret n’a été fait depuis cinq ans. Globalement, c’est là encore un constat d’échec. Je n’ai presque rien entendu sur ce sujet. Pourtant, il est fondamental d’exiger du gouvernement qu’il joue son rôle d’actionnaire et intervienne pour faire respecter à nouveau la priorité nationale et les droits des compatriotes qui travaillent essentiellement dans le secteur des jeux. Ce dernier doit être remis au centre de la stratégie de l’entreprise.
Fonction publique : que pensez-vous des échanges lors de ces séances ? Il est invraisemblable que la question de la fonction publique, et notamment des retraites, ait été quasi absente des débats, alors que les enjeux sont essentiels pour l’avenir des fonctionnaires.