Sécurité au collège : ces e qui prennent soin des autres
Chaque année, dans tous les collèges du département, 6 élèves de 6e par classe deviennent assistants de sécurité. Hier, devant les pompiers et Eric Ciotti, ceux de Daudet à Nice ont montré leur savoir faire
Un pompier fait chanceler les murs de la salle de classe en tapant sur une table avec ses grosses mains. « Tremblement de terre!». Pas de panique dans la classe. Les sixièmes savent quoi faire. Et si d’aventure, ils s’éparpillaient ou s’affolaient, certains d’entre eux sont là pour y remédier. Ils ont été « formés ». « Tout le monde sous les tables, les mains sur le cou pour protéger les artères. En position foetale. Le dos à la fenêtre pour éviter les éclats de verre»… Exercice réussi au collège Alphonse Daudet. Une démonstration sous les yeux de sapeurspompiers du SDIS des Alpes-Maritimes, du député Eric Ciotti, de son suppléant, conseiller municipal de Nice, Auguste Vérola. Et du Capitaine Claudio Sanalitro, référent départemental sûreté représentant Michel-Jean Floc’h, directeur académique des services de l’Éducation nationale.
Séisme, attaque toxique malaise...
Alors forcément, les petits sont fiers… Ils peuvent. Ils ne sont pas encore sortis de l’enfance. Ils s’appellent Anthony, Yuan Phan, Mohamed ou Linda. Ils viennent tout juste de faire le grand saut dans le grand bain du collège. Intimidant. Mais ils ont pourtant décidé d’endosser une responsabilité supplémentaire. Celle de devenir des « élèves assistants de sécurité ». En clair, ces petits bouts d’à peine 10 ou 11 ans – 6 par classe de 6e – ont pour mission d’assister les adultes lors de l’activation d’un plan particulier de mise en sécurité : séisme, inondation, attaque toxique, malaise d’un professeur, etc. Après l’exercice tremblement de terre, ils ont montré leur capacité à réagir et réaliser un massage cardiaque sur un professeur matérialisé par un mannequin, en attendant les secours . Ils ont également, toujours sous l’oeil des secouristes, effectué les bons gestes en cas de menace toxique extérieure. Puis, une mise à l’abri, ensuite une évacuation. Enfin, ils ont mis un enseignant en position latérale de sécurité... Selon le lieutenant-colonel Frédéric Castagnola, chef du groupement fonctionnel « Citoyenneté » du SDIS 06, « 400 000 personnes ont été sensibilisées à ce jour et 6500 élèves ont été formés pour être assistants de sécurité ». Eric Ciotti a, de son côté, salué cette démarche voulue par le département. D’autant plus utile, ditil, dans les Alpes-Maritimes, soumis à beaucoup de risques climatiques, naturels. «Il est important de connaître les gestes qui sauvent, les maîtriser». Des gestes appris par des enfants, mais qu’ils pourront, ensuite, transmettre à des adultes. « Même si les Alpes-Maritimes sont en avance dans ce domaine, notre pays a beaucoup de retard à rattraper en la matière », assure encore le député.
Savoir faire, savoir être
Mais cette démarche, c’est en fait, bien plus que d’apprendre les gestes de sécurité... « Au-delà d'un savoir-faire, c’est aussi l’apprentissage d’un savoir être », commente Laurent Grazide, principal du collège Alphonse Daudet. Et de mettre en avant l’importance du terme « fraternité ». Une leçon bien comprise par Ziyad Jerroudi, 11 ans, l’un des petits élèves diplômés, hier matin. « Je fais ça parce que je voulais savoir comment sauver des vies. Si on n’aide pas les gens, personne ne nous aidera, on doit compter les uns sur les autres ; c’est comme cela que doit fonctionner la société ».