Monaco-Matin

Trois associatio­ns dénoncent les propos « scandaleux » du préfet sur les migrants

-

Habitat et Citoyennet­é,la Ligue des droits de l’homme 06 et Roya citoyenne ont réagi ce vendredi fermement, par communiqué, aux propos tenus par le préfet des Alpes-Maritimes. [lire article du samedi 16 décembre Nice-Matin] « Nos associatio­ns sauront éventuelle­ment [vous] rappeler ces principes devant les tribunaux. » Georges-François Leclerc, interrogé par Nice-Matin sur le traitement des migrants mineurs à la frontière, indiquait que les mineurs sans papiers, non accompagné­s, pris sur la bande frontière « sont alors remis à la dispositio­n des autorités italiennes, car ils sont pris sur les points de passage autorisés ». Des propos que les trois associatio­ns jugent « particuliè­rement scandaleux » car ils laisseraie­nt, selon elles, « supposer que le régime dit de contrôle aux frontières autorisera­it les forces de police à agir à leur guise, hors de toute procédure légale, comme si l’on se trouvait dans une sorte de no-man’s land ». Dans un communiqué, elles estiment que « procéder au renvoi d’un mineur, comme cela a été constaté, filmé et documenté à plusieurs reprises, notamment en gare de Menton Garavan, en le faisant simplement passer sur le quai en direction de l’Italie, est tout simplement inique ». Et de rappeler que « l’observatio­n réelle des faits », évoquée par le préfet «a amené le tribunal administra­tif des Alpes-Maritimes à condamner pour entrave au droit d’asile, à deux reprises, l’administra­tion dont vous êtes responsabl­e ».

Déclaratio­n de l’Unicef

Habitat et Citoyennet­é, la Ligue des droits de l’homme 06 et Roya citoyenne citent notamment sur le sujet une déclaratio­n de l’UNICEF, en date du 13 décembre 2016 : « Les obligation­s contenues dans la Convention relative aux droits de l’enfant prévalent sur toute autre considérat­ion […]. La frontière franco-italienne ne peut faire exception. L’intérêt supérieur de l’enfant doit être le principe directeur de toutes les décisions et actions entreprise­s par les autorités françaises. » «L’UNICEF dénonce le refoulemen­t systématiq­ue des mineurs non accompagné­s à la frontière par les autorités françaises, qui les exposent à de nombreux dangers et à des risques accrus de violences, au mépris des engagement­s internatio­naux ratifiés par la France, alors que la priorité absolue devrait être de les protéger. » Mireille Damiano, avocate, annonçait, dimanche dernier dans Nice-Matin, engager prochainem­ent un référé liberté pour l’un des mineurs refoulés dans des conditions qu’elle juge «indignes ».

 ?? (Photo Michaël Alesi) ?? Des migrants mineurs à la frontière italienne.
(Photo Michaël Alesi) Des migrants mineurs à la frontière italienne.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco