Des Sharks de caractère
Face à Hyères/Toulon hier soir, Antibes s’est fait peur sur son parquet de l’AzurArena. Mais bien que secoués par l’absence de Tim Blue, les Sharks ont su s’en sortir. En équipe
Les joueurs aiment répéter qu’un derby n’est pas un match comme les autres. Preuve en était hier soir entre des Sharks irréguliers et des Toulonnais accrocheurs. Mais, au final, le caractère a primé dans cette rencontre indécise. Les Sharks étaient pourtant privés de Tim Blue. Déjà forfait la semaine passée pour une cheville douloureuse, le taulier a encore dû renoncer à aider sa bande (voir encadré). Alors, forcément, ses copains ont dû hausser le niveau. Serrer les rangs pour colmater les brèches. Cela dit, les Sharks ont l’habitude de montrer un visage séduisant à l’AzurArena et ce match n’a pas dérogé à la règle. Saignants, ils ont encore attaqué la rencontre avec du rythme et l’envie de ne pas laisser filer ce derby. Aligné d’entrée, Nianta Diarra s’est montré performant en attaque et appliqué en défense. La paire qu’il forme avec Mouphtaou Yarou a d’ailleurs fait des dégâts dans la peinture varoise. A la pause, les deux compères avaient cueilli autant de rebonds que la formation toulonnaise dans son ensemble (9). Et comme, en plus, Tyler Harvey a débarqué sur le parquet « on fire » ! Au menu : prise d’appui, feinte et shoot longue distance délicieux pour boucler l’affaire. A la pause, l’ailier US pointait à 4/4 à trois points. En seconde période, il n’a eu besoin que d’une minute pour s’offrir deux flèches primées supplémentaires. Vous avez dit adroit ?
Money-time suffoquant
Même si Toulon s’est accroché pour rester à distance raisonnable, c’est assez logiquement que l’escouade antiboise pointait en tête à mi-parcours (49-44). Après vingt minutes, la quasi-totalité des Sharks avait déjà aligné son nom sur la fiche de stats. Loin d’être un hasard. Mais même avec tout le sérieux du monde, Antibes n’a pas une marge de manoeuvre énorme. Alors il a fallu cravacher, jusqu’au bout d’un match plaisant à suivre (59-59, 26’). Défensivement, les hommes de Julien Espinosa ont notamment eu un mal fou à contenir l’intérieur Alexandre Chassang, habituellement irrégulier mais virevoltant hier soir (18 points). Mais Antibes possède dans ses rangs un esthète nommé Blassingame. Oui, il arrose parfois à trois points. Mais les décalages qu’il crée par sa vivacité sont un réel plaisir pour les yeux. Idéalement servi derrière la ligne des 6m75, Max Kouguère ne dira pas le contraire (65-62, 28’). Quand tout ce petit monde se met à faire tourner la balle, tout semble d’un coup plus fluide (67-62 au terme du QT3). Mais le scénario est resté indécis jusqu’au bout, malgré l’étonnante maladresse varoise aux lancers francs (58 %). Alors ça s’est joué au plus lucide dans le money-time. A celui qui a le mieux négocié les ballons chauds. Et à 30 secondes du terme, Blassingame a réglé la mire à trois points pour refermer le couvercle sur les espoirs varois. Proprement. Calmement. En patron, pour donner de l’air aux Sharks après deux revers consécutifs. Pas de trop.