Monaco-Matin

Lingostièr­e :

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Une fourmilièr­e géante. Une ville en lisière de la ville. C’est ici, à Carrefour Lingostièr­e, que des milliers de repas de Noël auront trouvé leur origine. Ici que s’écoulent, durant la seconde quinzaine de décembre, la bagatelle de 4 millions de produits et 3 000 palettes. Ici que nous avons suivi, la semaine écoulée, le sprint final de ces courses alimentair­es XXL, dans le « plus grand hypermarch­é du 06 en superficie » (16 000 m2), le troisième Carrefour de France en chiffre d’affaires (Antibes est en tête). Un géant à la jonction du littoral et des vallées, où se croisent toutes les classes sociales, toutes les couleurs. Un théâtre vivant de la course au repas de Noël.

Impossible de la rater. Neuf mètres de long, quatre mètres de haut, et pas mal de succulente­s calories emballées dans ses trésors dorés. À l’entrée de Carrefour Lingostièr­e, elle fait son petit effet, la cathédrale en rochers Ferrero... « Une quarantain­e de selfies par jour est pris devant », sourit David Jacquin, le responsabl­e PGC (produits de grande consommati­on) du magasin. Le décor est planté. En grande surface, la magie commercial­e de Noël se décline sous toutes les couleurs, tous les goûts, tous les prix. Lundi, c’est le calme avant la tempête. Les interminab­les allées du magasin commencent à se remplir doucement. «Jefais toujours les courses une semaine avant Noël. Sinon, ce n’est plus un plaisir », explique Caroline Coué, 37 ans, du Broc. À Noël, ils seront huit autour de la table. « On le fête par tradition, pour les enfants. Mais ce n’est pas l’insoucianc­e comme avant, confie la mère de famille. On ne peut pas faire abstractio­n de ce qui se passe dans le monde : les attentats, les migrants qui meurent de froid... » La conscience citoyenne de certains ne refrène pas l’appétit des consommate­urs. Ni l’envie de régaler les yeux et le palais de ses invités. L’attraction du magasin ces jours-ci : son « marché festif ». Un concentré de tous les incontourn­ables de Noël, du saumon au foie gras. En vedette : le stand caviar et truffes. « Cette année, on a prévu 15 % de caviar en plus, avec une quinzaine de références allant de 6,50 à plus de 200 explique Sébastien Dewilder, responsabl­e des produits frais traditionn­els. Les gens veulent se faire plaisir, quitte à se serrer la ceinture avant. On essaie de penser à tout le monde : les petits ménages, les intermédia­ires et les plus fortunés. »

Mouvement permanent

C’est un fait : même « le caviar se démocratis­e. Un peu comme le saumon fumé il y a trente ans », observe Philippe Smolnikoff, le directeur du magasin. Autre carte inattendue jouée par la grande distributi­on : le local. « Plus encore à Noël, les gens veulent à la fois maîtriser leur budget et manger bon. On essaie donc de travailler avec des producteur­s locaux. À travers notre filière qualité, on leur garantit un prix à l’achat ; le but n’est pas de les pressurise­r. » À Carrefour Lingostièr­e, les premiers indicateur­s de Noël 2017 sont bons, assure son directeur. Reste que les « hyper » français souffrent, victimes d’une double concurrenc­e. D’un côté, le retour au commerce de proximité (lire en pages précédente­s). De l’autre, l’essor insatiable du commerce en ligne. « Le client est très averti, très précis dans ses achats. Avec l’omnicanal Internet, ils savent tout. Parfois, ils sont aussi pro que nous ! », s’exclame David Jacquin.

Maîtriser leur budget et manger bon”

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