Monaco-Matin

Le Cannet: «Sans son geste réflexe mon compagnon serait mort ! »

Plus de 24 heures après le braquage sanglant dans une villa du Cannet, dans le secteur des Bréguières, l’un des deux propriétai­res ne s’en était pas encore remis

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Il y a des hauts et des bas, soupire C… d’une voix lasse. Il faut que la vie continue, mais des images et des flashs douloureux me reviennent sans cesse ». Comment en serait-il autrement ? À quelques jours de Noël, la soirée de jeudi s’est transformé­e en cauchemar pour ce couple cannettan (lire notre édition d’hier). Une sonnerie à la porte. Deux individus en tenue de policiers, et soudain, tout bascule. Les intrus encagoulés en font entrer un troisième. L’un d’eux bouscule C. à la porte, brandit une arme, et tire aussitôt sur T. juste derrière. Le blessé s’écroule, en sang, mais les braqueurs continuent d’invectiver leurs victimes pour leur soutirer des biens, avant de prendre la fuite avec la voiture des malheureux. Un éclair, mais une brûlure…

« La balle a causé de gros dégâts au bras »

Depuis, C. ne parvient toujours pas à comprendre pourquoi l’un des deux malfaiteur­s a fait feu sur son compagnon alors qu’il n’opposait aucune résistance. «Ce n’est absolument pas un coup de feu involontai­re car lorsque l’individu a brandi son arme après m’avoir poussé, mon ami a juste eu le temps de dire : « Non, non, pas ça ! », avant de recevoir une balle dans le bras ! ». Opéré à l’hôpital des Broussaill­es, le blessé devrait regagner son domicile durant le week-end. Pour ne pas « fêter » Noël sur un lit médical. « Mais le projectile a causé de gros dégâts dans l’os de l’avant-bras, dont 2 ou 3 cm ont disparu. S’il ne se reconstitu­e pas, il faudra sans doute mettre des broches. Les chirurgien­s ne se prononcent pas trop, et pour l’instant quelques doigts de la main ne

bougent plus, précise encore C. Une côte a également été touchée par la balle. « Dans son malheur, mon compagnon a eu le bon réflexe, car sans son geste du bras gauche, il serait mort ! ».

« Je me croyais plus fort… »

Selon ces témoins, les agresseurs en voulaient uniquement à l’argent et aux bijoux, même s’ils sont repartis avec le véhicule de leur victime, une BMW 4x4 incendiée peu après aux abords de la Valmasque.

Mais la destructio­n matérielle n’est rien, comparée aux souffrance­s physiques et psychologi­ques infligées. « Moralement, cette façon de faire du mal gratuiteme­nt, c’est très dur à digérer. Heureuseme­nt que nous avons reçu beaucoup de messages de soutien et que la police municipale et les autorités du Cannet nous ont beaucoup accompagné­s dans cette épreuve, souffle encore C. Celui qui a tiré n’a eu aucun remord et me réclamait de l’argent en disant : « Si tu ne m’en donnes pas, je vais le crever, ton ami ! » Je lui ai donné les clés de la voiture pour qu’ils partent le plus vite possible, mais ce fut la demiheure la plus longue de ma vie. ». Même le petit chien du couple, un Westie blanc qui n’a rien d’un molosse de garde, semble « encore stressé par ce qui s’est passé ». Après un certain silence, conscient d’avoir évité le pire au prix de l’impuissanc­e docile, C. conclut : « On va essayer d’oublier, mais je me croyais plus fort... En tout cas, je ne souhaite à personne de vivre ça ! ».

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(Photo Patrice Lapoirie) C’est dans le secteur des Bréguières au Cannet que l’agression a été commise jeudi soir.

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