Les services d’urgences saturés
Jusqu’à seize heures sur un brancard à Antibes, quatre heures d’attente à Grasse : débordés par l’épidémie de grippe et de gastro, les services d’urgences étaient hier en surchauffe
C’est la guerre aux urgences ! », s’alarmait hier un professionnel. Un peu partout dans le département, des médecins urgentistes ont décrit une situation dramatique en ce premier janvier, férié. À l’hôpital de la Fontonne, à Antibes, plus de cent patients avaient déjà été pris en charge en début d’après-midi. Des heures et des heures d’attente avant de pouvoir consulter un médecin. Certains patients ont passé plus de seize heures sur un brancard, selon un urgentiste antibois. « Le service de réanimation est saturé, et certains patients ont même été transférés dans le Var », témoignait-il hier. Plus aucun brancard n’était disponible à la Fontonne. Les blouses pour les patients étaient en rupture de stock selon ce médecin qui a tenu à rester anonyme. Déjà, le jour de Noël, ce sont près de 180 patients qui s’étaient présentés. Les raisons de cet engorgement sont liées à de la bobologie traditionnelle, accidents, blessures à domicile, mais surtout à l’épidémie de grippe et de gastro qui sévit dans notre département depuis plusieurs semaines (lire par ailleurs). L’absence pour congés de nombreux médecins libéraux a également pesé énormément sur la prise en charge. Le département du Var a connu une situation identique, à l’instar des hôpitaux de la région Paca.
Des médecins débordés
À Nice, les deux centres privés Médi7, qui accueillent des malades rue Lamartine et à l’hôpital Lenval, croulaient hier sous les demandes. « Ce week-end, nous avons battu tous les records avec près d’une centaine de consultations pour deux médecins, tout est saturé partout, c’est dramatique », indiquait-on au centre de la rue Lamartine. A Grasse, aux urgences du centre hospitalier Clavary, il fallait prendre son mal en patience durant trois ou quatre heures. Aux urgences de l’hôpital Pasteur 2 de Nice, il y avait deux à trois heures d’attente, mais la situation était sous contrôle et les patients pris en charge. Les urgentistes niçois évoquent la possibilité d’ouvrir dans les prochains jours une unité spécialisée « grippe » d’une dizaine de lits pour faire face à la crise.