Politique : le temps de la reconstruction
Après , durant laquelle le paysage politique français qui prévalait depuis des décennies a volé en éclats, on devrait commencer à y voir plus clair en . Et d’abord pour la gauche de gouvernement, qui a pâti le plus de l’onde de choc provoquée par l’irruption de La République en marche ! L’avenir (ou non) du socialisme en France pourrait bien se jouer définitivement ce printemps : initialement prévu en février, le grand congrès de refondation du PS se tient les et avril à Aubervilliers. Le Premier secrétaire, à qui incombera la lourde tâche de tenter de remettre d’aplomb un parti miné par une défaite historique et, au-delà, dix ans de déchirements internes et des difficultés persistantes à renouveler son corpus idéologique, aura été élu au préalable le mars. Une seule certitude : ce ne sera pas Najat Vallaud-Belkacem, qui a déclaré, jeudi, ne pas se présenter. Le patron des députés socialistes, Olivier Faure, semble le mieux placé pour l’emporter.
Quelle stratégie pour Laurent Wauquiez?
À droite, l’année devrait aussi être cruciale, même si aucun événement majeur n’est pour l’instant prévu. Car après s’être emparé le décembre dernier, dès le premier tour d’une élection d’opérette (car sans aucun autre ténor du parti), de la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez doit désormais prouver qu’il arrive à garder sa ligne très droitière sur les questions identitaires, de sécurité, d’immigration…, qui lui assure le soutien du noyau dur des militants, tout en élargissant au moins un peu sa base – alors que les composantes plus modérées des Républicains ont déjà lancé leurs propres mouvements (Les Constructifs, La France audacieuse), et qu’une nouvelle alliance avec les centristes de l’UDI semble inenvisageable dans un futur proche. À moins que ce ne soit l’autre option – un rapprochement avec le Front national – qui se mette en place.
L’extrême droite en quête d’une nouvelle dynamique
Du côté de l’extrême droite, justement, les effets de la prestation de Marine Le Pen lors du débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle se font encore sentir au FN, qui cherche une nouvelle dynamique. Courant février est attendue l’annonce du résultat de la consultation des militants, lancée en novembre dernier, sur un éventuel changement de nom du parti – RTL a affirmé, jeudi, qu’ils y étaient opposés à %, mais les cadres du parti ont démenti. Par ailleurs, la justice devrait rendre le février son verdict quant à la validité de l’exclusion de Jean-Marie Le Pen. Enfin, le congrès fondateur des Patriotes, mouvement concurrent lancé par l’ex-n° du parti, Florian Philippot, se tiendra le février à Arras. À l’autre bout de l’échiquier politique, La France insoumise devrait tenter de conforter son image de premier opposant à Emmanuel Macron. Le parti bénéficiera sans doute du lancement, le janvier, du « Média », une WebTV clairement marquée à gauche, même si elle se défend par avance d’être partisane.