Le couple princier en voyage amical au Burkina Faso
Le souverain et la princesse Charlène se lancent aujourd’hui dans un marathon de visites «amicales» avec la volonté d’aider le pays à passer un cap en terme de formation et de développement durable
Le couple princier a entamé, hier soir, un court mais dense voyage au Burkina Faso. Une visite «amicale et de travail» d’un peu moins de 72 heures qui fait écho au dernier déplacement du prince Albert II, en 2012, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest essentiellement musulman et enclavé entre le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Un carrefour exposé à certaines infiltrations terroristes venues du Sahel où 18,6 millions de Burkinabès empruntent la voie de la démocratisation. Une révision de la Constitution est notamment en cours pour en finir avec un quart de siècle sous le diktat de Blaise Campaoré. Au programme: limitation des mandats présidentiels, abolition de la peine de mort ou encore égalité des sexes. Un pays en pleine croissance économique aussi, auquel Monaco a décidé de tendre la main. Déjà forte d’une excellente réputation en Afrique, la Principauté devrait apporter une pierre non négligeable à ce désir de renouveau lors d’un voyage placé sous le signe de la coopération, du partage et de la générosité. Point d’orgue : l’inauguration, demain, d’un centre polyvalent de formation réalisé grâce à un partenariat entre la Croix-Rouge monégasque et son homologue burkinabè.
Des dons de matériels aux sapeurs-pompiers
Arrivé hier soir sur le tarmac de Ouagadougou, la capitale, le couple princier sera reçu aujourd’hui par leurs homologues burkinabès, avant une audience entre le souverain et le président Roch Marc Christian Kaboré. S’ensuivra une première visite aux 56 enfants – de petites, moyennes et grandes sections – du centre d’éveil du département de Saaba, en périphérie de Ouagadougou. Dans le cadre d’une convention de partenariat dans le domaine de la protection civile initiée en 2010 et d’un accord-cadre de coopération internationale étrenné en 2012, date de la seule et dernière visite officielle du souverain à Faso, la délégation monégasque se rendra ensuite dans la caserne des sapeurspompiers de Ouagadougou. En présence de Gilles Tonelli, conseiller de gouvernement-ministre des Affaires étrangères, et du colonel de la Compagnie des sapeurspompiers de Monaco, Tony Varo, une ambulance sera alors offerte à la 1re Compagnie des Burkinabès, ainsi que du matériel de secours et de transmission. Un don d’un véhicule de désincarcération et d’équipements ayant déjà été fait en 2004 à la Brigade nationale des pompiers. C’est à Loumbila, ville située à quelques kilomètres de la capitale, que les liens d’amitié entre Monaco et Faso prendront tout leur sens, demain, avec l’inauguration du Centre de formation polyvalent réalisé par la Croix-Rouge monégasque. Assemblage de containers maritimes, ce centre a en effet été bâti en réutilisant les éléments du Pavillon de Monaco lors de l’exposition internationale de Milan, en 2015. Un exemple de recyclage souhaité par le souverain dans l’espoir, aussi, de créer des émules. Pourquoi pas après la prochaine Exposition internationale de Dubaï, en 2020…
Économie solidaire et développement durable
Le couple princier va donc découvrir un pavillon réaffecté que certains médias africains qualifient déjà de «joyau». À juste titre puisque le site de 6,5 hectares sur lequel a été érigé le centre, présenté comme un mix ambitieux d’économie solidaire et de développement durable, devrait révolutionner le quotidien de toute une région. Voulu par la Croix-Rouge burkinabè et matérialisé par la Croix-Rouge monégasque (CRM), ce centre a pour vocation de former en hôtellerie, en santé, en secourisme et en agriculture biologique. Le responsable des programmes de la section Humanitaire internationale de la CRM, Claude Fabbretti, espère ainsi que « plus de 200 agriculteurs bios ou maraîchers y seront formés». Cette visite sera aussi l’occasion d’asseoir un partenariat entre les deux Croix-Rouge et la Fondation Princesse Charlène. Doté d’une piscine, le site sera ainsi le cadre d’une action de sensibilisation aux risques de noyade. Prévention chère à la princesse Charlène. Au préalable, l’épouse du souverain aura également accompagné la Première Dame du Burkina dans un service d’urgences pédiatriques et une maternité. Un acte symbolique dans un pays au fort taux de croissance démographique (2,9 %) mais où l’espérance de vie ne dépasse pas les 60 ans…