Monaco-Matin

Splendide Orchestre Philharmon­ique de Vienne!

Il s’est produit sous la baguette du chef d’orchestre Gustavo Dudamel, hier soir, dans un Grimaldi Forum archi-comble, faisant triompher la Symphonie Fantastiqu­e de Berlioz

- ANDRÉ PEYREGNE

Quoi, nous avions hier soir, devant nous, «en vrai», en chair et en os, l’Orchestre Philharmon­ique de Vienne – l’orchestre que chaque année nous entendons à la télévision pour le Concert du Nouvel An ? Cela tenait du rêve. Il était là, oui, dans toute sa splendeur, dans la Salle des Princes du Grimaldi Fo um. La salle était archi-comble. Depuis des mois, des listes d’attente avaient été constituée­s, tant la demande avait été forte. Dès son entrée, l’orchestre a été puissammen­t applaudi. On accueillit comme un souverain ce mythique Philharmon­ique. Il s’installa à sa façon curieuse, les seconds violons à droite, les contrebass­es à gauche. Puis, comme un bonheur ne vient jamais seul, on a vu arriver en scène celui qu’on peut considérer comme le chef d’orchestre star de notre époque, Gustavo Dudamel – ce génie qui n’est pas sorti d’une lampe comme Aladin mais des quartiers pauvres de Caracas au Venezuela.

Comme « possédé» par sa musique

En un seul geste, il imposa son autorité. Il avait, comme on dit, « son orchestre en mains ». On comprit qu’il lui obéirait au doigt et à l’oeil. On ne fut pas déçu ! Il déroula le tapis sombre de l’adagio de la 10ème. Symphonie de Mahler, puis se déchaîna dans les débordemen­ts de la Symphonie Fantastiqu­e de Berlioz. On le sentait vibrant, comme « possédé » par sa musique. Et cette vibration, il la communiqua­it à tout son orchestre, jusqu’au dernier pupitre, là où les percussion­nistes font rouler des orages. L’orchestre était superbe, déployant un camaïeu de couleurs veloutées, un luxe de contrastes, une rare puissance sonore, faisant preuve d’une cohésion exemplaire, nous offrant au milieu de la symphonie de Berlioz une valse d’un chic fou. On n’en attendait pas moins de l’orchestre viennois ! Cette Symphonie Fantastiqu­e, nous l’avions entendue magnifique en décembre par notre Philharmon­ique de Monte-Carlo. Nous avions alors écrit que c’était l’une des plus belles versions que nous ayons entendues de cette symphonie. Nous ne retirons rien de cette appréciati­on. Simplement, hier, nous en avons entendue une autre. On était à nouveau dans l’exceptionn­el. Chanceux que nous sommes ! On ne l’oubliera pas… (Photos Jean-François Ottonello)

 ??  ?? L’orchestre « star » du Nouvel An s’est installé à sa façon curieuse, les seconds violons à droite, les contrebass­es à gauche. Gustavo Dudamel, le chef d’orchestre sorti des quartiers pauvres de Caracas, au Venezuela, a reçu une salve...
L’orchestre « star » du Nouvel An s’est installé à sa façon curieuse, les seconds violons à droite, les contrebass­es à gauche. Gustavo Dudamel, le chef d’orchestre sorti des quartiers pauvres de Caracas, au Venezuela, a reçu une salve...

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