Débusquera-t-on la plus
Un casting était organisé jeudi soir au restaurant Le Nautilus en vue de recruter des talents musicaux encore inconnus. Les résultats de cette préselection à The Voice seront connus lundi
Informés du succès – inattendu – du casting de la «Meilleure voix » organisé l’an dernier à Menton, quelques-uns des participants sont arrivés tôt au Nautilus, jeudi. Très tôt. Bien décidés à s’inscrire dans les meilleures conditions. Bien résolus à ce que leur voix soit (bien) entendue des trois jurés. Car ce sont eux qui détermineront quels candidats pourront participer le 20 janvier à un casting régional, à Marseille. Où sera présent Bruno Berberes, the directeur national des castings The Voice (et de diverses comédies musicales). En bref, le personnage clé pour qui cherche le succès. Le nombre de présélectionnés a beau être inconnu au top départ du concours, chacun sait combien les places sont chères. Combien il faudra se démarquer. Époustoufler. Émouvoir.
« Ne cherchez pas à être un autre que vous »
« On attend de vous que vous restiez vous-mêmes. Ne cherchez pas à être un autre. Si vous chantez avec le coeur, on le sentira. Alors ne faites pas ça pour papa ou maman », conseille d’emblée l’ancien chargé de castings Krys Mosbah, poncho sur les épaules. Lui que les autres membres du jury présentent comme celui-qui-a-découvertKendji-Girac. Dans la salle du restaurant, habitué aux soirées « music live », une vingtaine de concurrents aux aguets. Adultes et enfants. Aux styles très différents. Il y a tout d’abord Laure et son pull « I don’t care » de douce rebelle. Ou encore Gaïa, et son joli chant en italien. Il y a aussi Lily, arrivée à Menton dès la sortie des cours pour régler sa voix sur celle d’Alicia Keys. Malgré les trois contrôles du lendemain. Malgré la fatigue et la faim. Et puis Oscar, l’aventurier en cravate et chemise retroussée. Grand amateur d’Indochine devant l’éternel. On cherche Léa mais Lea ne viendra pas. À sa place, une « petite » haute comme trois pommes, vêtue d’un boléro en moumoute. « On l’a entendue répéter. Vous allez voir, elle a la voix d’Édith Piaf. C’est très inattendu… » souffle une spectatrice. Et de fait, la môme paraît s’être réincarnée dans ce petit corps frêle. Voix forte et habitée. Mimiques confondantes de réalité. Plus que l’applaudimètre, c’est bien la fréquence des hochements de tête des jurés qui détermine visiblement la qualité de la prestation. Même si les ovations sont courantes dans une compétition où le bon esprit compte par-dessus tout. Le public n’hésitant pas à aider le malheureux qui aurait oublié les paroles. Foutu stress… Vient le tour des adultes. Qui chanteront l’un après l’autre de la soul des plus profondes, de la pop tirant vers l’opéra, du célèbre Hallelujah, un chant hispanique, un autre d’amour, un autre encore accompagné de notes au piano. Un morceau de Christina (Photos Jean-François Ottonello)
Aguilera, aussi, interprété par un chanteur que l’on aurait plus volontiers imaginé dans un univers des plus rock’n’roll. Sauf que le principe de The Voice, et de son antichambre, c’est que l’apparence et le contre-emploi importent peu. Seule compte la voix, pure, sincère. Apte à s’élever vingt mille lieues au-dessus du Nautilus.