Appel à un «blocage total » lundi dans toutes les prisons de France
Ils n’ont pas pris leur service à l’heure prévue. Hier, matin, en réponse à la tentative d’assassinat à caractère terroriste sur trois surveillants dans le nord de la France, les maisons d’arrêt de Nice et Grasse organisaient un débrayage. Trois agents du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ont en effet été poignardés jeudi aprèsmidi par un détenu condamné pour des faits de terrorisme. L’Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, et la CGT Pénitentiaire ont appelé à un blocage total des sites français, lundi, à compter de 6 heures du matin.
Protestation et solidarité
Hier, les agents de Nice et de Grasse ont symboliquement retardé leur prise de service « en signe de protestation et de solidarité envers leurs collègues victimes de cet acte ignoble». FO Pénitentiaire réclame des personnels supplémentaires et formés pour une prise en charge dans des établissements spécifiques « avec une législation et des moyens spécifiques » pour gérer ce type de population pénale. « Ils agressent pour tuer », affirme le syndicat. À Grasse, (DR) une quarantaine d’agents se sont réunis, en présence de deux directeurs venus manifester leur solidarité. « Chacun a pu témoigner son soutien et son indignation », explique Hervé Ségaud, délégué FO Pénitentiaire. Nordine, délégué Ufap-Unsa pénitentiaire à la maison d’arrêt de Nice, s’inquiète de la montée des violences à l’égard du personnel (lire ci-dessous). «C’est de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Il y a une escalade. L’administration ne nous entend pas, c’est une grande rêveuse. Elle veut leur donner des téléphones dans les cellules, mais elle ne nous donne pas les moyens d’assurer nos missions. Il y a un choix à faire. » Pour se faire entendre, les agents durcissent donc le ton avec le blocage total prévu lundi. À Grasse, cependant, le syndicat FO, majoritaire sur le site et non associé au mouvement, ne prévoit pas de perturbations. Mais un blocage de syndiqués UfapUnsa ne peut être exclu. A Nice, personne ne rentrera à la maison d’arrêt : aucun intervenant, professeur, à l’exception de deux médecins et de l’infirmière. Tensions à prévoir.