«Je n’aime pas l’oisiveté»
Maire de Menton et président de la Carf, Jean-Claude Guibal s’est prêté à l’exercice de l’interview de nouvelle année, hier. Évoquant l’avenir ainsi que les défis de la ville et de l’intercommunalité « La carf doit jouer un rôle de facilitateur »
Dans son bureau trônent deux galets (un blanc, un rouge) et d’énormes citrons de Menton. Symboles des deux priorités du maire (et président de la Carf) Jean-Claude Guibal. Le fruit d’or pour préserver l’identité et l’historique de sa ville. Les pierres colorées pour penser l’avenir. Prototypes miniatures du mobilier qui prendra place aux Sablettes – le projet phare de son mandat. Durant plus de trois heures d’entretien, l’élu s’est confié sur sa vision de l’année passée. Entre aménagement du territoire, politique locale et flux migratoires. Avant de s’attaquer aux principales orientations de : du numérique aux grands projets d’urbanisme, en passant par les nouveaux défis qui attendent la Perle de la France autant que la Carf. Il n’aura pas hésité pour autant à clore l’échange par des réponses express à des questions plus légères. Preuve que la politique n’est pas (uniquement) synonyme de choses sérieuses. Vous avez repris la présidence de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) en mars . Comment se sont déroulés les premiers mois ? Bien. Je connais bien la Carf pour l’avoir moi-même créée. Nous sommes dans une période de consolidation. D’autant plus bienvenue que l’heure est aux mutations profondes, avec l’accélération des transferts de compétences des communes vers l’intercommunalité. Nous avons une politique de mutualisation des agents pour assurer une vraie cohérence dans la gestion, et faire office de centre de ressources pour les petites communes. D’autres mutualisations vont suivre . Ce sont des choses longues, qui se concertent, mais tout s’est toujours réalisé de manière unanime.
Quelles seront les grandes orientations pour ? Les projets de la Carf sont peu facilement identifiables puisqu’il s’agit de compétences structurantes: enlèvement des déchets, développement économique, habitat... Néanmoins, un nouvel appel d’offres pour les transports concernera tout le réseau Zest de la Carf. On veut des matériels adaptés qui soient aussi attractifs, sûrs, accessibles que possible. Des véhicules neufs à air conditionné et plancher bas qui donnent envie de prendre le bus sans le voir comme une contrainte. J’aimerais que des gros bus arrivent en plus près des centresvilles du littoral et qu’après, il y ait un éclatement avec des véhicules de plus petites tailles. Pour Menton, je souhaiterais une navette en hypercentre qui circulerait en permanence. Il s’agira aussi de réfléchir à d’autres moyens de transports, entre la trottinette et le vélo électrique. L’année sera aussi marquée par l’intégration de la compétence « eau et assainissement» à la Carf... C’est un chantier majeur. L’objectif sera d’élaborer des réseaux entiers pour ceux qui n’appartiennent pas au SIECL( )ou encore d’implanter des compteurs dans les communes habituées à ce que l’eau soit gratuite. Certains villages ont choisi de garder leur réseau en régie pour deux ans. Il ne faut pas les brutaliser. On commence en pour que cela se fasse progressivement. Il faut laisser les communes vivre, elles ont déjà des contraintes budgétaires. La Carf doit jouer un rôle de facilitateur.
Comment aider les communes qui font face à la désertification ? La Carf verse déjà des fonds de concours qui financent jusqu’à % des projets communaux. L’intercommunalité peut développer un réseau de transports pour y accéder plus facilement. Cela, afin d’accroître l’activité des villages sur le plan touristique. On peut les aider à être mieux connu grâce à la compétence promotion du tourisme, récupérée par la Carf en .
Une attractivité qui dépend pleinement de la ligne Nice-BreilCuneo... Nous sommes prêts à mettre millions d’euros pour le financement de la deuxième tranche de travaux en complément du plan « Etat-Région». On est tous attaché à ce train. Mais il faut être lucide: s’il n’est pas plein, ce mode de transport n’est pas rentable. Ce n’est pas irréalite de vouloir un bon niveau de transport mais pour cela il faudra placer la barre très haute.
1. Syndicat intercommunal des eaux des corniches et du littoral.