Horizon Monaco sort les griffes mais pas les comptes
Contrairement à ses adversaires, Béatrice Fresko-Rolfo n’a pas souhaité divulguer ses frais mais revendique la «maternité» d’une proposition et tourne les chiffres à son avantage sur le logement
Tic-tac, tic-tac, tic-tac… A deux semaines de l’échéance électorale, les candidats à la présidence du Conseil national sortent les griffes. Resserrent leur communication. S’observent et se répliquent du tac-o-tac. Mais ne débattent toujours pas (lire ci-dessous). Pas de confrontation d’idées actée mais toujours autant de rendezvous fixés à la presse. Entre meetings, points presse, galettes des rois, Facebook Live… Impossible d’être sur tous les tableaux à moins d’avoir un effectif élastique dans les rédactions. Ainsi, hier matin, difficile d’être à l’heure pour le nouveau point presse d’Horizon Monaco. Qu’à cela ne tienne, on a refait le match avec la tête de liste, Béatrice Fresko-Rolfo, et son colistier, Christophe Spiliotis. Au menu: un coup de gueule sur les places en maisons de retraite, mesure phare du programme HM ; un point sur l’hypothétique débat et les frais de campagne ; un 101e engagement sur les congés maternité; et une analyse chiffrée de Christophe Spiliotis sur la question du logement.
« Heureux d’être force de propositions de Prilmo ! »
Premier coup de griffe de Béatrice Fresko-Rolfo: les maisons de retraite, dont elle revendique la « maternité » de l’idée d’une création de lits, à horizon 2030, sur les terrains délaissés du CHPG. Une idée avancée également par le leader de Priorité Monaco, Stéphane Valeri, mais à contre-temps selon le leader de HM. « On a annoncé le 9 janvier que nous avions, dans notre programme, le projet de création d’une maison de retraite sur le terrain délaissé du CHPG. Dans un article de presse, M. Valeri a critiqué notre annonce. Et lors de sa galette des Rois [avec les aînés monégasques, le 19 janvier, ndlr], il annonce vouloir faire une maison de retraite à l’Annonciade 2 – à la place de logements pour les Monégasques – et, finalement, évoque aussi la maison de retraite sur les terrains délaissés du CHPG. Comment peut-on critiquer une proposition et ensuite se l’approprier? (...) Nous sommes heureux d’être force de propositions de Primo !. » « On nous accuse “d’incohérence”, de “méconnaissance des dossiers”, de “vide”... On n’a pas de programme mais on l’a quand même sorti 8 jours avant le sien», renchérit illico Christophe Spiliotis avant de, lui aussi, sortir les crocs. «Ona travaillé pendant des mois et maintenant on est dans la phase où on démonte tout ce qu’il raconte. »
Une situation « tendue » mais pas « catastrophique »
Le colistier de sortir dossiers et calculette pour dresser SON bilan du logement en Principauté. « La situation du logement est constante depuis 2003, il y a toujours entre 400 et 500 demandes et entre 160 et 180 attributions dans les grandes commissions d’attribution (...) Quand M. Valeri annonce 500 demandes, c’està-dire 500 familles, déjà on commence faux. Et quand c’est faux en haut d’une addition, ça finit de travers. Il y a 444 demandes d’attribution et non pas 500.» À l’appui des statistiques du gouvernement. Spiliotis décortique alors les deux critères de demandes. «Un pourcentage de familles déjà bien logées qui demandent et sont déjà dans les domaines ; et celles qui sont déjà bien logées et qui demandent dans le privé. » Partant de ce constat, il poursuit sa démonstration. «Sur les 444 demandes, j’enlève les 180 attributions. Reste 264. J’enlève ensuite les 117 familles “bien logées”. J’arrive à 147 (...) M. Valeri, lui, arrive à plus de 300 personnes “sur le carreau”. Ça, c’est de la manipulation pour soulever un problème qui n’existe pas. Si il y avait vraiment 300 familles sur le carreau, il y aurait 1000 Monégasques dans les rues!» De ses 147 familles demandeuses, Spiliotis retranche encore 76 personnes logées dans les domaines et attributaires mais qui vont libérer des logements et 21 récupérations de logements. Reste 50 logements. Contingent qui, selon Horizon Monaco, correspond à peu près au stock dont disposait le gouvernement pour reloger après le scandale des Jardins d’Apolline. Conclusion de Béatrice FreskoRolfo, «on arrive presque à zéro» , la situation est «tendue» mais pas «catastrophique». « Je ne vais pas dire qu’il y a plus d’appartements qu’il n’en faut car on intègre d’autres paramètres, comme les appartements refusés, le manque de 3 pièces, l‘excès de 4