Stéphane Valeri se confie
Quelques heures après la victoire de sa liste, Stéphane Valeri est à son bureau. Il revient sur cinq mois d’une campagne menée tambour battant et se prépare à retrouver l’hémicycle
Il est aussi souriant que marqué par la fatigue. Stéphane Valeri, tout comme ses plus proches collaborateurs, a dormi très peu d’heures. Mais il n’est pas de ceux qui se relâchent au lendemain de la victoire. C’est un nouveau départ. Et il s’y prépare… Le 22 février, une majorité, forte de 21 sièges, doit le désigner président du Conseil national pour succéder à Christophe Steiner qui n’a pas souhaité se représenter. Une page se tourne. Entretien avec l’élu qui a remporté, dimanche, les élections haut la main.
Qu’est-ce que vous ressentez aujourd’hui ? Bien sûr, j’éprouve une profonde émotion et un bonheur intense. J’ai surtout un sentiment de profonde reconnaissance envers ce peuple monégasque que j’aime et qui me le rend bien. Avec près de % des voix, Primo! laisse la seconde liste à un score historiquement bas, avec plus de points de retard sur notre équipe. Cette large majorité, en sièges comme en voix, nous donne toute la légitimité pour permettre enfin le retour du Conseil national à la place qui doit être la sienne dans les institutions. Nous agirons pour que notre programme, choisi par les Monégasques, soit le plus largement possible pris en compte par le gouvernement. Sur le plan personnel, c’est un score qui me donne une responsabilité dont je suis pleinement conscient. C’est la première fois que, malgré les attaques et mon statut de favori, je suis le mieux élu.
Trois candidats de votre liste ne sont pas élus… Oui, c’est toute la cruauté de ce mode de scrutin. Notons que le premier candidat Primo non élu, avec voix, a obtenu plus de voix de plus que la tête de liste Horizon Monaco et près de de plus que Jean-Louis Grinda, qui sont élus tous les deux. Mais c’est la règle d’un mode de scrutin qui respecte le pluralisme auquel je suis attaché. C’est toujours le côté amer de ce scrutin qui laisse des compagnons de route en dehors de l’hémicycle. Je pense bien à eux.
Vous avez constitué une équipe solide autour de vous pour remporter la victoire... Mon équipe de campagne était composée de Stephan Machère-Doherty, qui l’a dirigée. C’était déjà notre troisième collaboration après les victoires de et . David Wigno était quant à lui notre conseiller politique et presse. J’en profite pour remercier également Isabelle Contenseau-Realini, ma fidèle collaboratrice qui a notamment pris en charge l’organisation générale, Romain Fondacaro-Ginepro qui a accompagné les réseaux sociaux et animé nos meetings, ainsi qu’Emmanuelle Bernardi pour le soutien logistique et administratif. Plus largement, outre nos candidats, notre équipe de campagne comprenait aussi nos référents et tous les autres bénévoles de Primo!
Que retiendrez-vous de cette campagne ? Toute campagne électorale suscite des passions qui malheureusement peuvent donner lieu à des attaques personnelles. Je n’ai pas été épargné par une petite minorité d’adversaires. Nous avons choisi de ne jamais répliquer sur ce terrain. Par ailleurs, il y a eu le phénomène nouveau des « fake news ». Le plus positif pour moi reste incontestablement la rencontre, lors de nos réunions publiques, avec des centaines et des centaines de compatriotes, dans l’écoute et le partage de propositions concrètes pour Monaco. Je n’oublie pas le débat avec Jean-Louis Grinda, première historique en Principauté, qui en appelle forcément d’autres, de façon encadrée. Comme je l’ai dit, je veillerai à la mise en place d’un dispositif précis pour les prochaines élections.
Guillaume Rose a été très applaudi lors de votre soirée électorale. Quel signal selon vous ? Les Monégasques ont été choqués par la mesure arbitraire d’initiative gouvernementale dont il a été victime. Cette injustice flagrante a provoqué une onde de choc et beaucoup de sympathie pour lui et notre équipe. Je dois dire aussi que la prestation de Guillaume Rose vendredi dernier a été particulièrement remarquable.
Quel chef de cabinet ? Quels présidents de commission ? Avez-vous pensé à l’après- février ? Je ne pense à tout cela que depuis lundi matin. J’ai bien sûr mes idées. Je réunis mes colistiers ce jeudi pour discuter avec eux de l’organisation à venir. Quant à mon futur cabinet, je contacterai les personnes concernées dans les prochains jours. Chaque chose en son temps.
Président à plein-temps, vous stoppez vos fonctions dans l’agence de communication ? De fait, je me suis organisé pour pouvoir me consacrer à plein-temps à la présidence du Conseil national après le février, comme je m’y suis engagé devant les Monégasques qui ont clairement validé ce choix par leur vote. Il ne peut pas en être autrement pour exercer efficacement cette fonction de nos jours.
Comment se passe la passation avec Christophe Steiner ? Il m’a contacté dès lundi matin pour me féliciter chaleureusement et organiser le passage de relais et la soirée d’installation du nouveau Conseil national jeudi février prochain. Nous nous rencontrons mardi (NDLR : aujourd’hui) pour évoquer ensemble les principaux dossiers en cours.
Vos premiers dossiers justement ? Pour moi deux sujets sont prioritaires. D’abord le dossier du logement. Les Monégasques ont plébiscité notre projet de refaire de ce dossier la priorité nationale absolue. Ce sera l’objet de mon premier entretien avec le ministre d’État. L’autre sujet essentiel, c’est évidemment pour nous de faire un premier point précis sur l’état d’avancement de la négociation d’un éventuel accord avec l’Union européenne. Là encore, les Monégasques, par leur vote, ont clairement exprimé leur réserve légitime. Et puis de manière pragmatique mais volontariste, avec cette majorité large et déterminée, je compte bien engager rapidement les discussions relatives à l’essentiel de notre programme.
Primo! laisse la deuxième liste à un score historiquement bas ” Je me suis organisé pour me consacrer à temps plein ” Le logement sera l’objet de mon premier entretien avec le ministre d’Etat ”