‘‘Tomate volante’’ et vents violents
Un vent de folie renverse les épreuves et bouleverse le calendrier des JO qui ont sacré hier l’Américain Shaun White (halfpipe) surnommé ‘’la tomate volante’’
Couronné dans la tempête : l’Américain Shaun White a impressionné en remportant son troisième titre olympique en half-pipe dans une journée perturbée par les vents violents entraînant le report du slalom et du biathlon dames des JO-2018 de Pyeongchang. Le vent commence à perturber sérieusement le programme des Jeux. Le planning des prochains jours devient de plus en chargé. Ce vent qui souffle actuellement sur la plupart des sites arrache un peu vite une à une les pages du calendrier initial, sans épargner les deux principaux sports de neige, l’alpin et le biathlon. Effet boule de neige, les organisateurs ont préféré décaler le super-G messieurs, de 24h. Il sera désormais accompagné du slalom dames, puisque, mercredi, même les piquets serrés n’ont pas pu résister aux bourrasques.
Programme chargé
Depuis le début de la semaine, certaines rafales ont été chronométrées à plus de 100 km/h, et les deux sites de l’alpin - Jeongseon pour la vitesse et Yongpyong pour les épreuves techniques - sont concernés. Le biathlon n’échappe pas non plus à la tempête de reprogrammations qui donne le tournis. Ces chamboulements causés par le « gangpung », « vent fort » en coréen, font ressurgir le spectre de Nagano-1998, où à cause de chutes de neige et du brouillard, la descente messieurs avait ainsi été reportée deux fois. Le bulletin météo est désormais autant disséqué que le programme du lendemain. De quoi faire de ces JO de Pyeongchang des JO... dans le vent. Pour l’heure, le CIO se montre encore confiant.
« Nous avons plein de possibilités. Mais si le vent continue à souffler pendant les 15 prochains jours, alors cela pourrait poser un problème », a expliqué le porteparole de l’instance Mark Adams. La Fédération internationale de ski (FIS) « est bien habituée à ces perturbations, dues au vent, à trop ou pas assez de neige ou trop de pluie », a-t-il ajouté.
White superstar
Pour résister à tant de chaos, il fallait bien un roi et l’Américain Shaun White en est un, incontestablement. Lors du snowboard halfpipe, une des seules épreuves de neige du jour à avoir été maintenue, « the Flying Tomato » (la tomate volante) a éclaboussé de sa classe le concours pour décrocher son 3e titre olympique, à l’issue d’un 3e run... à couper le souffle. Hors catégorie ! A 31 ans, l’Américain a confirmé sur sa planche que le statut de légende de la discipline qui l’escorte depuis des années restait absolument mérité. Sacré en 2006 à Turin et 2010 à Vancouver, à une époque où ses longs cheveux roux lui valaient le surnom de ‘’flying tomato’’, White accordait manifestement une importance particulière à ces JO2018, qui pourraient être ses derniers, au moins pour l’hiver. ce sont désormais les Jeux d’été qui pourraient en profiter car White envisage de se consacrer au skateboard dans l’optique des JO-2020 à Tokyo. On doute qu’il vise autre chose que l’or. En patinage de vitesse, les Pays-Bas continuent leur moisson. Ils ont décroché mercredi leur cinquième médaille d’or avec Jorien Ter Mors sur le 1.000 m dames, sur cinq titres en jeu. Un grand chelem époustouflant jusqu’ici. Eric Frenzel, porte-drapeau de l’Allemagne à la cérémonie d’ouverture, a lui apporté une nouvelle médaille d’or à son pays en conservant son titre en combiné nordique. Une compétition où les Français n’ont guère brillé, finissant très loin du podium, à l’image de leur leader Jason Lamy-Chappuis, seulement 31e. Enfin, les Allemands Tobias Wendl et Tobias Arlt ont conservé leur titre en luge biplace.