Emmanuel Macron veut réarmer la francophonie
Emmanuel Macron, le plus anglophone des présidents français, a présenté, hier, sa stratégie pour faire du français le « trésor partagé de 700 millions de personnes dans le monde » , dont de plus en plus d’Africains. Dans une déclaration d’amour à la langue prononcée devant 400 personnes, dont 300 jeunes, le président a détaillé une trentaine de mesures pour faire passer le français du cinquième au troisième rang des langues les plus parlées. La francophonie ne doit plus être une annexe de la France mais « une sphère dont la France n’est qu’une partie, agissante mais consciente de ne pas porter seule le destin du français », a-t-il déclaré. Dans le monde, « des centaines de millions de femmes et d’hommes se confrontent au monde, le vivent et le racontent en français », selon lui. La priorité est, selon lui, d’améliorer et d’étendre l’enseignement du français partout dans le monde, en particulier en Afrique, où la concurrence C’est sous le dôme de l’Académie française que le Président a présenté sa stratégie de reconquête du français dans le monde. (Photo EPA)
de l’anglais est rude. Notamment en visant un doublement du nombre d’élèves dans les lycées français à l’étranger. Emmanuel Macron avait choisi la coupole de l’Académie française pour prononcer devant les Académiciens un discours lyrique, truffé de citations et de souvenirs émus d’auteurs qui ont marqué sa jeunesse, de Jean Giono à Pierre Michon. Il a en outre rendu hommage aux « profs de français, ces héros », en faisant un clin d’oeil à son épouse Brigitte, assise au premier rang, qui a longtemps enseigné.
heures de cours gratuits
A l’occasion de la Journée internationale de la francophonie, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de défendre la place – de plus en plus contestée – du français dans les enceintes internationales, notamment à Bruxelles, et sur le Web. Car « la bataille pour diffuser le français comme langue de communication se joue en grande partie sur Internet ». Une autre priorité est d’améliorer l’accès au français pour les réfugiés en France, qui ont droit actuellement à 250 heures d’apprentissage. Mais « je vous défie d’apprendre le français en 250 heures », a-t-il dit, en annonçant que le volume de cours gratuits serait porté à 400 heures, voire à 600 heures pour ceux qui ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture.