Franck Dubosc : le succès à ans
L’humoriste est de retour en Principauté, pour son nouveau spectacle Fifty fifty (moitié moitié), dans le cadre des Serenissimes de l’Humour. Il y parle de lui, de son âge et du temps qui passe
Un peu comme le temps, il court, il court, Franck Dubosc. Le comédien préféré des Français (et peutêtre des Monégasques aussi ?) est un homme très demandé. Son film Tout le monde debout qui traite de la question du handicap, sur le ton décalé qu’on lui connaît, rencontre un succès phénoménal : presque entrées la première semaine, devant Dany Boon et sa Ch’tite Famille. Un bonheur n’arrivant jamais seul, il est de retour sur scène avec un nouveau spectacle où il va encore plus loin. Et encore plus vite. Nous l’avons coincé une poignée de minutes entre deux portes. Tic, tac.
Vous êtes un homme pressé, on l’imagine. Votre nouveau film, le premier en tant que réalisateur, cartonne en salle, et vous êtes de retour sur scène. Cela fait-il de vous un homme heureux ? Oui, je suis heureux. Mais je n’ose pas trop le dire, je ne voudrais pas me porter la poisse.
Vous vous attendiez à faire autant d’entrées pour ce premier film ? Non, pas du tout. En fait, ce chiffre, on aurait dû le faire en six ou huit semaines. On espérait arriver en fin de course avec ce résultat-là, alors vous imaginez à quel point je suis content !
Le retour sur scène, qu’est ce que cela représente pour vous ? C’est une gourmandise. C’est le petit plus indispensable. J’ai hésité au début, parce que j’ai deux jeunes enfants de cinq et huit ans. Ils me demandent « Pourquoi tu fais ça papa ? Pourquoi tu t’en vas ? Tu aimes mieux ton métier que nous ? ». Alors c’est dur. Mais quand on se retrouve sur scène, quand les gens rient et qu’ils applaudissent… On n’oublie pas ses enfants, bien sûr, mais on oublie tout ça ! C’est indispensable. Je ne sais pas si c’est le dernier spectacle ou l’avantdernier, je n’en sais rien. Je verrai quand je serai fatigué. Le plus compliqué ce sont les kilomètres à faire en voiture. C’est fatigant. Mais pas jouer. Jouer, c’est super. Dans votre spectacle, vous parlez de la cinquantaine. Qu’est ce qui est mieux quand on a cinquante ans ? Objectivement ? Rien. Je le dis dans le spectacle, mon père me disait : «À cinquante ans, y en a plus derrière que devant » .Je dis que c’est une belle phrase de merde ! (rires) Et il avait raison, parce qu’il est mort à ans. Je dis alors au public : « Je vous avais dit qu’on rigolerait ». Et ce qui est marrant c’est que les gens rient ! À chaque fois, je me dis que quand même, il ne leur faut pas grand-chose ! Ce que je ne dis pas dans le spectacle, c’est qu’à cinquante ans, il reste plein de belles choses à faire. Vous pensez à quelque chose en particulier ? Moi, par chance ou par malchance, je suis un vieux papa. Quand on est jeune on se dit qu’on sera posé à cinquante ans. Mais pas du tout ! On a envie de bouger, on a envie de plein de choses !
Je le dis : je suis fifty-fifty ! Trop jeune pour les vieux, trop vieux pour les jeunes. Mi-figue, mi-raisin. Mais sec, pour le coup ! Quand on a cinquante ans, on aimerait bien en avoir un peu moins. Mais tout est positif ! Je rencontre le succès aujourd’hui, je ne l’aurais pas eu plus jeune ! Je n’aurais pas su l’apprécier. Quand on est plus mûr, on sait plus apprécier les bonnes choses.