La chanson de David Hallyday à son père
Deuxième rappel. Dans le public, certains commençaient à partir, croyant le concert fini. « C’est un moment un peu spécial », commence David Hallyday quand il réapparaît en même temps que la lumière sur la scène. « C’est une chanson qui n’a qu’une dizaine de jours. C’est Arno Santamaria qui en a écrit les paroles. Elle exprime tout ce que j’ai de plus profond dans le coeur. S’il vous plaît, baissez vos portables. Elle s’intitule Dernière lettre». « Puisqu’au matin il me faudra partir… » : dans un silence quasi religieux, David commence à chanter Ma dernière lettre, cette lettre imaginaire dans laquelle son père aurait pu s’adresser à lui. «C’est juste un dernier cri, avant le paradis» . Sa voix s’éteint en même temps que l’image de Johnny jeune, s’estompe sur l’écran derrière lui, tel un astre dans l’immensité de l’espace étoilé. Les applaudissements crépitent, respectueux. Sans un mot, David sort.
Salle pleine à craquer
Cette fois, le concert est bien fini. Le public quitte la salle, aussi bien les jeunes fans qui dansaient au pied de la scène en chantant ses paroles
avec lui, que des personnes plus âgées venues parfois le découvrir, dans la grande salle du casino Terrazur de Cagnes, pleine à craquer. Avant le concert, il avait indiqué qu’il ne parlerait pas à la presse. N’a-t-il pas tout dit il y a quelques jours lors de sa première interview (1) depuis la mort de son père, à l’issue de son concert à Ambès en Gironde ? Ses sentiments, les choses importantes, il dit que c’est dans les chansons qu’il les exprime. Et il y a eu tant de moments, dans ce concert, où on a senti la présence de
Johnny. Paradoxalement ce n’est pas quand il a interprété une première chanson de son père, J’ai oublié de vivre, une heure après le début de son concert, que c’était le plus manifeste. Mais quand il a magistralement enchaîné sur Sang pour sang, cette chanson qu’il avait écrite pour son père en 1999, peut-être la plus belle. Une émotion palpable et des frissons dans le dos du public.
Sur scène avec son père à ans
Sur l’écran, derrière lui, une photo de lui enfant sous les
projecteurs avec Johnny. Il avait fait ses premiers pas sur scène à 13 ans avec son père au Pavillon de Paris, à la batterie sur le titre Rien que huit jours. Mais David n’aura pas chanté que pour son père, ni que ses propres tubes. Il aura aussi fait vibrer la salle sur des titres de son dernier album, à l’origine de sa tournée actuelle, prévue bien avant la mort de Johnny. Avec un titre phare qui résonne encore plus fort maintenant : Comme avant.
1-Au journal Le Parisien.