Monaco forme ses futurs ambassadeurs de la paix
Près de 450 collégiens monégasques ont été initiés aux valeurs de respect, de partage et de solidarité véhiculées par le sport, hier lors du 5e Rallye Princesse Charlène. Une victoire collective
Le sport n’a pas de frontières et ses terrains d’expression sont sacrés. Hermétiques aux conflits. Étrangers aux discriminations. Entretenus par l’égalité, le don de soi et le respect de l’autre. Des valeurs universelles souvent bafouées mais rarement reniées lorsqu’inculquées au plus jeune âge. D’où la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix organisée chaque 6 avril à travers le monde. Une journée dédiée à la jeunesse, où sport et société communient à Monaco, depuis cinq ans, sous la bannière du Rallye Princesse Charlène. Maître d’oeuvre de l’événement, la Direction de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a ainsi réuni, hier, près de 450 écoliers monégasques lors d’une compétition saine alternant théorie et pratique.
Théorie et pratique
Au programme : un rallye pédestre encadré par l’Association des parents d’élèves ; une épreuve d’entraide et de coopération consistant à porter un brancard sous l’oeil de la Croix-Rouge monégasque ; des épreuves intellectuelles avec un QCM portant sur les activités de la Fondation Princesse Charlène, de l’organisation Peace and Sport et du Comité monégasque antidopage; une conférence de sensibilisation à la paix par le sport menée par le gymnaste olympique Kevin Crovetto et le pilote du Paris-Dakar Adrien Maré (lire ci-dessous). «Des sportifs qui se donnent à fond et ont envie de rendre à la société, convaincus que le sport n’est pas qu’une compétition », étaye Pauline Johanet, représentante de Peace and Sport. Enfin, un atelier créatif consistant à réaliser un dessin résumant la journée. Épreuve remportée par la 3e C (Groupe 1) de FANB avec une « oeuvre » portant la mention « Le sport nous fait grandir ». Une matinée d’exercices conclue par un geste symbolique intronisé par Peace and Sport et repris par les plus grands athlètes, le lever de carton blanc (#WhiteCard).
« Une date clé »
450 cartons pour autant de jeunes – et futurs – arbitres du respect. 300 élèves de 3e du collège Charles-III, 125 de FANB et une classe de SEGPA du Lycée technique et hôtelier. Des mômes du public comme du privé, qui se croisent à un âge charnière, avant l’entrée au lycée. Un remède imparable, aussi, contre d’éventuelles querelles de clochers selon Cédric Bertrand, principal du collège Charles-III. «C’est une des rares occasions où l’on peut réunir des élèves de tous les établissements qui ont la même tranche d’âge et il faut qu’on arrive à créer, dans Monaco, un vrai esprit de groupe auprès des élèves. » Une posture partagée par le principal de FANB (pour les classes de 6e, 5e et 4e), Franck Fantino. «C’est une date clé car elle reprend toutes les valeurs qu’on essaye de pousser. Il y a la fois du culturel, de l’artistique et du sport. » Un éventail appréhendé de manière ludique, loin des cours rébarbatifs d’éducation civique, et une formule adoubée par les élèves. « Pour que les élèves intègrent ces valeurs, il faut qu’ils soient associés. S’ils sont assis et qu’ils écoutent, ça ne rentre pas vraiment », avance Cédric Bertrand, tout en saluant le travail de coordination de son professeur d’EPS, M. Verger.
« J’espère qu’ils en parlent à la maison »
«Aujourd’hui c’est l’aboutissement d’une année de travail des élèves et, notamment des professeurs d’EPS. Ce sera repris aussi par les professeurs principaux ou de SVT, c’est toute une synergie qui se met en place au niveau des 3e.» Ancrer des valeurs chez de jeunes acteurs de demain pour qu’ils les transmettent. Une philosophie fidèle à la Fondation Princesse Charlène pour Agnès Falco, secrétaire générale. « C’est une belle mobilisation, un engagement fort. Chaque année, une génération différente d’élèves perpétue le message. J’espère qu’ils en parlent à la maison, aux petits frères et à la petite soeur, pour véhiculer ces messages forts de paix et de sport… » Un rendez-vous d’autant plus apprécié qu’à domicile, pour une Fondation qui oeuvre beaucoup à l’extérieur. «C’est une journée symbolique car elle regroupe plusieurs établissements, la Fondation Princesse Charlène, Peace and Sport et aussi le Comité antidopage avec un stand désormais. Certains élèves pratiquent le sport de manière intensive, il est d’autant plus important de les sensibiliser comme nous le faisons avec les classes de Seconde et de Primaire ou les Jeux athlétiques », conclut Catherine Farneti, chef de section en charge des Sports à la Direction de l’Éducation nationale.