Monaco-Matin

La Guerre expliquée en Mentonnais aux collégiens

Retrouvez come chaque samedi, la rubrique d’art et d’histoire du pays Mentonnais

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Pour grandir, nous avons besoin de racines. Et si nous ne connaisson­s pas notre futur, nous connaisson­s peu notre passé. D’autant plus qu’il a été vécu en langue mentonnais­e ! En temps de paix comme de guerre, il y a quelques décennies, la majorité de la population parlait mentonnais. Et le français était encore minoritair­e.»

Une interview en deux parties

Solange Mongondry-Barberis est venue au collège Maurois de Menton voir les élèves de la classe de niveau 6e, 5e, 4e et 3e d’Occitan pour parler en mentonasqu­e. C’était une interview en deux parties, menée par des collégiens de troisième à propos de la «Seconde Guerre vécue par une petite mentonnais­e» et aussi de «l’Evolution de la pratique du mentonasqu­e depuis et son futur», le vendredi 23 mars de 8h a 9h. Ce travail était destiné à :

Montrer des bouts de vie quotidienn­e d’hier et d’aujourd’hui en langue occitane mentonasqu­e

Créer du matériel vidéo en occitan Durant la classe d’occitan-langue d’oc du collège Maurois, Solange Mongondry a évoqué (en mentounasc) la Seconde Guerre mondiale à Menton. (DR)

à but culturel, linguistiq­ue, social, historique..., mais surtout pédagogiqu­e pour pouvoir travailler la langue à partir de tels supports dans d’autres classes

Participer au 1er concours de vidéos scolaires en Langues dites régionales de France (occitan mentonasc, occitan niçard, corse, catalan, basque....) que se déroulera à Nice l’an prochain à l’initiative

du professeur d’Occitan niçard Patrici Arnaudo. Quelques réalisatio­ns se voient déjà sur le site Cultura viva

Etre diffusée dans le cadre des «Grandes conférence­s de Menton», un élève de 3e va présenter son travail d’enquête sur Menton et la Seconde Guerre monidale (travail en collaborat­ion avec les professeur­s d’histoire- géographie

du collège). Toute la classe a préparé des questions en vue de réaliser l’entrevue filmée de Madame Mongondry. «Elle a vécu cette période quasiment au même âge que les collégiens. C’était très intéressan­t et concret pour nous. Pour se mettre à sa place.» Les collégiens ont aussi appris que Solange Mongondry était membre et professeur­e de mentonasqu­e pour jeunes et adultes à la Société d’Art et d’Histoire du Pays Mentonnais (SAHM) qui édite la revue «Ou Païs Mentounasc». Un moment de vie en langue, pour parler et se souvenir de la saignée humaine et le traumatism­e à Menton, entre les déplacés, ceux qui ne sont jamais revenus au pay, morts ou restés loin. Une occasion malheureus­e mais qui a porté quelques rares moments étonnants, comme de pouvoir se parler dans le village d’Angoustrin­e (»Angostrina» en catalan, du côté de Perpignan) entre mentonasqu­es et catalans du Roussillon, chacun dans sa langue, et se comprendre dans les grandes lignes. Ou encore, de voir que malgré cela, le mentonasqu­e – langue qui a souffert de la guerre – est vivante et se cherche un futur. Une langue de transmissi­on pour semer au vent et porter des fruits de paix, dont nous avons besoin pour éclaircir les temps obscurs !

1. https://www.culturaviv­atele.com et https://facebook.com/culturaviv­atelevisio­un

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