Monaco-Matin

Soupçonné du vol d’un vélo électrique, il est relaxé!

- J.-M.F.

Un vélo (offert) peut-il en cacher un autre (non concerné) ? C’est une évidence par rapport au quiproquo évoqué mardi devant le tribunal correction­nel. Un ressortiss­ant italien, résidant en Principaut­é, s’est retrouvé à la barre pour le vol d’un vélo électrique, le 25 octobre dernier, dans le parking des Moulins. Pourtant, le quadragéna­ire affirme à l’audience n’avoir eu aucune intention délictuell­e ce jour-là. Un contexte un peu particulie­r, en effet, illustre cette infraction, car elle aurait seulement existé dans l’esprit de la victime potentiell­e. À l’issue d’un dépôt de plainte, les inspecteur­s de la Sûreté publique exploitent les enregistre­ments de vidéosurve­illance. Dans la matinée, une personne apparaît avec son « Voyager » à l’emplacemen­t désigné sans se cacher devant la caméra. Il embarque le vélo dans le monospace et repart. Il a juste suffi aux policiers de relever le numéro d’immatricul­ation pour obtenir l’identité du conducteur.

« Étonné d’être là »

À l’audience, le président Florestan Bellinzona lui demande des explicatio­ns sur son acte frauduleux. Le prévenu réfute tout dessein malhonnête. «Un de mes amis m’a demandé de récupérer ce cycle car il ne s’en servait plus. Dans le parc de stationnem­ent, le vélo était accroché par un (Photo archives Cyril Dodergny)

câble antivol à une autre bicyclette identique. » Il a donc pris les deux vélos. Le magistrat : « Pourquoi ne pas en avoir informé l’intéressé ? » L’homme reconnaît qu’il a « commis l’erreur de ne pas en parler ! Mais à aucun moment je pensais commettre un vol. Il était uniquement question de le débarrasse­r, voire de le réparer car il était en très mauvais état. Après le coup de fil des enquêteurs, j’ai compris ma méprise ridicule et j’ai rendu le cycle. D’ailleurs, cela coûtait plus cher de le réparer par rapport à la valeur vénale réelle du vélo. Je suis étonné de me retrouver devant ce tribunal pour avoir rendu service… »

« Affaire atypique »

Le premier substitut Olivier Zamphiroff ne semble pas douter de la bonne foi du Transalpin. « Monsieur est sans antécédent judiciaire. Pour cette affaire atypique, et d’après les explicatio­ns fournies à la barre, je laisse à votre tribunal le soin d’apprécier la sanction. » Les juges prononcero­nt la relaxe.

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Les juges ont estimé que le prévenu était de bonne foi.
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