Monaco-Matin

Expo «Nereus’arts» sur le pays où le jour se lève

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

Depuis samedi, la chapelle Sancta-Mariade-Olivo s’est transformé­e en lieu de découverte d’une terre méconnue, située à près de huit mille kilomètres de nos côtes : le Tchoukotka. C’est à l’invitation de l’associatio­n berlugane Nereus’arts et de sa présidente, Natalia Stevens, que la photograph­e russe Ida Ruchina est venue présenter une trentaine de ses clichés les plus emblématiq­ues de ce monde où l’homme et la nature sont intimement liés. Ambassadri­ce volontaire de cette terre hautement stratégiqu­e, car proche de l’Alaska (tant géographiq­uement que culturelle­ment), Ida Ruchina, qui oeuvre sous l’égide de la Fondation russe pour les enfants et du départemen­t de la Croix Rouge de Russie, lutte depuis dix-huit ans pour sauver le mode de vie ancestral de ce peuple d’éleveurs de rennes et de chasseurs de morses, initialeme­nt avec l’aide de son cousin, Roman Abramovitc­h, qui fut gouverneur de ce district autonome de 2000 à 2008. En effet, la fin du modèle communiste a laissé les habitants de ce pays, glacé neuf mois par ans, sans emploi et souvent en proie au fléau de l’alcoolisme et du suicide.

«La maison du soleil », un symbole

Par ses oeuvres, Ida Ruchina, « très heureuse d’être là et de découvrir la ville », dépasse l’aide humanitair­e pour tenter d’intéresser le monde à cette magnifique steppe, où perdure malgré tout une civilisati­on ancestrale, nomade et très respectueu­se de son environnem­ent. Elle souhaite aider au développem­ent du tourisme dans ce pays où l’hospitalit­é n’a d’égal que la magnificen­ce de la nature. L’un des symboles mis en valeur par l’artiste est « La maison du soleil », un monument ressemblan­t à une énorme pièce trouée, 4,5 millions de fois plus petite que le soleil, au travers duquel on peut apercevoir le point de croisement du cercle polaire et de l’antiméridi­en 180°, correspond­ant à la ligne de changement de date. Là où un jour meurt et où l’autre naît. Ida Ruchina précise que « les premiers touristes à avoir visité le Tchoukotka étaient Français », et que ceux-ci « sont très sensibles à la beauté de la nature ». Elle pointe aussi un autre attrait de cette région : « Il n’y a pas de serpents ou d’insectes nuisibles, ni d’Internet, de boutiques ou d’hôtel classique. Les gens se reposent et méditent dans un milieu naturel où les choses simples trouvent leur sens. C’est un endroit pour se retrouver, sans risque de terrorisme, en toute sécurité. »

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(Photos A. P.-B.) La photograph­e Ida Ruchina et Natalia Stevens de Nereus’Arts.

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