Polémique après les propos de Macron sur l’Église catholique
« Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer » : la phrase est signée du président de la République, en s’adressant, lundi soir, à Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France (CEF), devant invités réunis dans la grande nef cistercienne du collège des Bernardins, à Paris. Le chef de l’État était accompagné de son épouse Brigitte et du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. C’est la première fois que l’épiscopat organisait un tel événement médiatico-politique, comparé par certains observateurs au dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les réactions à son discours fleuve, et parfois lyrique, ont été tranchées. Consternées, à gauche. « On attend un président, on entend un sous-curé », a fustigé le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon. « Atteinte sans précédent à la laïcité », a abondé l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon. Tandis que le député PS Boris Vallaud feignait de s’interroger: « Un deuxième mandat Sarkozy ? » La principale obédience de francs-maçons, le Grand Orient de France, a de son côté demandé à Emmanuel Macron de « revenir sans ambiguïté sur cette réintroduction inacceptable du cléricalisme dans la République ».