Monaco-Matin

« La Frégate » reprend du service

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

La Frégate vient de réappareil­ler ! C’en est fini de la fermeture administra­tive du petit hôtel saint-jeannois (Nice-Matin du 9 février). L’établissem­ent vient de reprendre son activité, après la mise en conformité de ses installati­ons et le feu vert d’un arrêté municipal du 27 mars. À nouveau donc, son site internet accueille le visiteur au son de Nissa la bella, photos d’oeuvres d’art et mer d’azur en toile de fond. Tout ce qui plaît au propriétai­re de cet hôtel sans autre prétention que celle de faire passer de bonnes vacances à ses clients. Un accueil chaleureux et familial que Christian Brizion propose depuis plus de quarante ans, à deux pas de la plage, du port et du centre du village.

Hôtel et galerie d’art

En 1975, il débarqua de sa Sarthe natale, en compagnie de sa mère, Geneviève Meunier, pour reprendre la gérance de cet hôtel-restaurant de dix chambres, avec une belle expérience de l’hôtellerie et des qualités de chef de cuisine (il a fait son apprentiss­age auprès d’un Meilleur ouvrier de France). Le bâtiment, construit à la fin du XIXe siècle, fut vraisembla­blement salon d’antiquaire avant de devenir un hôtel où se succédèren­t trois propriétai­res, chacun y imprégnant sa marque pendant une dizaine d’années. Difficile de travailler en famille, mais le duo mère-fils traverse les années. Les murs sont achetés et Geneviève prend sa retraite en 1993. Depuis vingt-cinq ans (l’âge qu’il avait en arrivant), Christian est donc seul aux commandes. En 2013, il ne supporte plus « le stress du service » et transforme sa salle de restaurant en galerie d’art. « J’avais des clients artistes à l’hôtel et je cherchais à faire quelque chose de la salle. Un peintre italien, Sandro Frisia, m’a proposé de faire une petite exposition, avec sa femme, sculpteur, Maria Elena Gotti. J’ai commencé à mettre un carré, puis deux, trois poteries. L’agent de Christian Maas est ensuite venu et m’a proposé de m’amener des trucs… » Le reste des artistes locaux et de passage a suivi. La salle déborde d’oeuvres des membres de l’associatio­n Cap des arts ou de l’Aigle de Nice et d’autres clients. « Souvent je ne sais pas dire non », se lamente-t-il.

Bons souvenirs et liens d’amitié

Outre les artistes, les souvenirs et les liens d’amitié créés avec ses clients ne manquent pas. Christian se souvient être allé, à la fin des années soixante-dix, à la pêche au thon avec certains « de peur de ne pas en ramener, on en a acheté un [rire] !Finalement on en a pris un de 30 kg ! » Il avait alors aussi en gérance l’hôtel d’à côté, Lou Mas de la mer et avait découpé le thon sur la terrasse pour le dîner de sa soixantain­e de pensionnai­res. La belle époque ! Aujourd’hui, il s’occupe seul de La Frégate, parfois aidé d’une femme de ménage, et tente de continuer à faire vivre ses dix chambres. La déco est d’époque mais la vue imprenable et la gentilless­e de l’hôte, alliées au prix imbattable, lui permettron­t certaineme­nt de tenir la barre jusqu’à ce qu’il réussisse à prendre une retraite bien méritée. Alors bon vent à La Frégate !

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(Photo A. P.-B.) Christian Brizion peut de nouveau accueillir les voyageurs au coeur de sa Frégate.

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