Un échec de la prévention
« La saturation des urgences signe aussi l’échec des politiques
de prévention », selon le Dr Henri Oualid, chef de service d’accueil des urgences adultes au CHU de Nice. Pour illustrer son propos, il
prend deux exemples : « Dans les années , les urgences étaient ainsi prévues pour accueillir les accidents de la route. Ils ont heureusement beaucoup diminué, grâce à la prévention routière. Aujourd’hui, on est confrontée à une autre patientèle : les personnes âgées. On voit, pendant les épidémies de grippe, arriver aux urgences beaucoup de patients résidants dans des EHPAD. Ils ne viennent pas dans le service à cause des symptômes de la grippe (céphalée, fièvre, arthralgie …) mais parce qu’ils ont décompensé au niveau cardiaque, suite à une déshydratation… Quand ils ont commencé à avoir de la fièvre, on les a mis au lit sans leur offrir les soins adéquats. Leur venue aux urgences signe un échec de ce qui a été fait en amont. S’ils avaient été pris en charge plus tôt, on aurait pu l’éviter. Les urgences sont un indicateur de ce qui dysfonctionne. » L’urgentiste les désigne aussi comme un filtre social : «Onvoit l’afflux augmenter avec les crises économiques ; les demandes de placement sont plus nombreuses, les problèmes sociaux aussi… C’est important que l’hôpital se mette en ordre de marche par rapport à ces problèmes. »