Monaco-Matin

CHAMPIONNA­TS DE FRANCE À REIMS Pinna : la marche était trop haute

- PHILIPPE HERBET (AVEC C.R.)

Peut-on être et avoir été ? Est-il sage, et même lucide, à 50 ans, de vouloir replonger dans le grand bain de la compétitio­n de haut niveau (rêve olympique ou pas) ? Ne risquait-il pas, au passage, et même s’il s’en défend, d’écorner l’image de ce champion d’exception qu’il avait été, en cette année 2000, lorsqu’il avait conquis le titre mondial toutes catégories ? Si la question brûlait les lèvres de tous les septiques qui suivent les choses du karaté, lui, à vrai dire, s’en moque (toujours) un peu. Il pensait d’ailleurs avoir, ces derniers temps, résolu la quadrature du cercle, se disant même revenu, ces dernières semaines, à son meilleur niveau (lire notre édition de samedi). A Reims, hier, il savait toutefois qu’il jouait gros. Qu’il en allait de la crédibilit­é de son projet (aller à Tokyo en 2020, puisque le karaté y sera intégré au programme des JO). Mais hélas, l’aventure a tourné court. Malgré un premier combat maîtrisé dans ses grandes largeurs, le Niçois, au 2e tour, prenait la leçon face au francoséné­galais Lahad Cissé, devenu champion de France au terme de la journée. Pinna chutait à nouveau dès son deuxième combat des repêchages et voyait le chemin vers le bronze prendre fin.

« Je suis à bout physiqueme­nt »

Une vraie contre-performanc­e, eu égard aux ambitions annoncées, qui ne va certes pas l’aider, évidemment, à convaincre les instances fédérales de l’accompagne­r dans la quête de son Graal aux cinq anneaux. Alors qu’il nous avait confié son intention de poursuivre son rêve et de ne pas s’arrêter au premier écueil, avant de prendre la direction de la Champagne, Pinna a nuancé ses propos hier soir… « Je suis super triste, déplorait l’Azuréen hier soir. C’est dur. Je vais faire un break pour voir si je continue ou non. Je dois voir comment mon dos va récupérer et comment rebondir (il souffre d’un décollemen­t de l’aponévrose, ndlr)… Je suis à bout physiqueme­nt. J’ai tiré sur mon corps depuis un an et demi. Je ne cherche pas d’excuse, c’est juste quelque chose de factuel. J’aurais pensé de la même manière que je sois entré en équipe de France ou non. Il y a un an et demi, je n’aurais jamais pu m’aligner aux France. Là, je ne suis pas largué. Si je ne tombe pas sur Cissé, j’aurais pu vraiment avancer dans le tableau. Je n’ai donc aucun regret quoi que je décide de faire. Je ne ressors pas aigri de cette aventure. » Rien que pour cette déterminat­ion hors norme (saluée comme il se doit, hier, par un public rémois admiratif), celle d’un homme luimême hors norme, ça valait bien ce hachtag lancé comme une spéciale dédicace par la Fédération : #RESPECT !

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