Monaco-Matin

COURSE PÉDESTRE

- PHILIPPE HERBET

Comme attendu, ils ont “mordu” avec gourmandis­e dans l’asphalte de la Prom’. Comme programmé, c’est très tôt, pour ne pas dire dès les premières foulées, que les fusées des hauts plateaux ont imposé leur rythme et fait exploser la course. Et comme espéré, c’est dans un temps référence que le Kenyan Emmanuel Kipsang a - pour deux toutes petites secondes, néanmoins - inscrit son nom au palmarès de cette 27e édition. Certes, en ne faisant à aucun moment chanceler le record détenu depuis 2012 par Bernard Koech (59’57’’), mais en signant, malgré tout, la meilleure performanc­e de l’année sur le sol français. Et ce n’est pas rien, même si, l’intéressé, quelques instants après avoir franchi la ligne d’arrivée, avait visiblemen­t du mal à évacuer début de colère et vraie frustratio­n. « Oui, a-t-il lâché en anglais, et après avoir retrouvé un peu de son flegme. Parce que si, en soi, tout s’est vraiment très bien déroulé, je suis quand même déçu de mon chrono. Je pensais en fait pouvoir faire bien mieux ici… » Sûr, malgré tout, qu’il aura très vite l’occasion d’aller plus loin dans sa quête de records, peut-être même d’ici 15 jours en Italie, même si, pour l’occasion, c’est sur un 10 bornes qu’il a programmé de s’aligner. En fait, si Lévy Matebo, son compatriot­e, n’avait pas connu, sur le final, un petit pépin musculaire, il aurait suffi, pour connaître – et dans l’ordre ! – le top 5 de cette 27e édition, de cocher sur la start-list les cases 1, 2, 3, 4 et 5 (soit les numéros de dossards attribués en fonction des temps d’engagement). Pas de quoi, donc, espérer le jackpot si, par le plus grand des hasards, vous aviez osé miser une petite pièce chez le bookmaker du coin. Mais la certitude pour Pascal Thiriot, le président d’Azur Sport Organisati­on, et son ami René Auguin, de n’avoir commis aucune erreur de casting en invitant ces garçons venus des hauts plateaux africains. Jolie perf’ pour ces deux-là…

La perf’ de Céline Bousrez

En fait, pour prendre sa dose de suspense, sentir l’adrénaline monter à l’approche de la flamme rouge, il aura fallu se tourner du côté de la gent féminine. Certes, la Polonaise licenciée à Béziers, Anna Wasik, a vite mis tout le monde d’accord (« Dans mon esprit, comme d’ailleurs à chaque fois que je prends le départ, il était inconcevab­le que je ne gagne pas » a-t-elle soufflé, sans toutefois que l’on puisse déceler la moindre trace de forfanteri­e dans son propos), mais derrière, c’est au sprint que la deuxième place s’est jouée. L’inoxydable Céline Bousrez, sur le fil, grillant la politesse à Aurélie Imarre. Et c’est là presque une surprise pour la pensionnai­re de Courir en Pays de Grasse, et double championne de France de duathlon longue distance (elle doit d’ailleurs défendre son titre, dans deux semaines, à Douai, dans les Hauts-deFrance). « Je suis d’autant plus ravie que je ne m’étais pas vraiment fixée d’objectif aujourd’hui (hier, ndlr). C’était davantage pour moi une course de préparatio­n. De la joie, des déguisemen­ts, de la souffrance et parfois même une fin de course vécue en famille, le semi-marathon de Nice est un vrai condensé d’images fortes et d’émotions. Mais les sensations étaient super-bonnes, sachant quand même que (la veille au soir), j’avais fait une sortie de 4 heures à vélo. En plus, cela faisait très longtemps que je n’avais pas fait de semi, alors, oui, être parvenue à tenir 21 km à plus de 15 à l’heure, c’est un peu inattendu, mais aussi que du bonheur… » Un bonheur visiblemen­t partagé par le plus grand nombre (ils étaient plus de 2700 au départ, 8500 sur l’ensemble des formats de course), même si, évidemment, tous n’avaient pas les mêmes défis en tête… Pascal Thiriot, président d’Azur Sport Organisati­on

Photos : Frantz BOUTON

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