Grève nationale demain : première tentative de “coagulation” des colères
SNCF, Air France, fonctionnaires, Ehpad, universités... Alors que les journées d’actions se multiplient, la CGT et Solidaires organisent, demain, une mobilisation nationale et interprofessionnelle, dans l’espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement. « Convergence des luttes ! » Tel est le mot d’ordre des deux syndicats qui appellent à la mobilisation. Plusieurs manifestations sont organisées en France. La dernière mobilisation interprofessionnelle remonte au 16 novembre. Point final d’un mouvement infructueux contre la réforme par ordonnances du code du travail, elle avait attiré 80 000 manifestants dans les rues de France, selon la police. Depuis, les mobilisations, organisées sur des mots d’ordre sectoriels, ont changé de dimension : le 22 mars, 323 000 personnes ont participé aux cortèges des fonctionnaires et des cheminots, selon la police, « plus de 500 000 » selon la CGT. La grogne n’est pas cantonnée au monde du travail. Plusieurs universités connaissent des occupations et des blocages, dans le cadre d’une mobilisation contre la réforme « Parcoursup », accusée d’instaurer la « sélection » à l’entrée à l’université.
Aucune convergence avec les partis
« J’entends toutes les colères », a réagi Emmanuel Macron dimanche dans un entretien à BFMTV, RMC et Mediapart. Mais le président de la République a réfuté toute « coagulation » des « mécontentements ». Les différents mouvements sociaux ont, selon lui, «peu à voir » entre eux. La CGT et Solidaires veulent lui prouver le contraire. Dans l’esprit de ses initiateurs, la journée de demain n’est qu’une « première étape » avant un 1er-Mai qu’ils souhaitent « unitaire ». Une possibilité qui semble hors de portée, la CFDT et FO y étant réfractaires. Quant à une convergence avec les partis politiques, la CGT continue de s’y opposer.