Monaco-Matin

Petit portrait de Pablo ESCOBAR

- CÉDRIC COPPOLA C. C.

Gabriel (Kev Adams, ci-dessus )est un love addict, un amoureux compulsif des femmes. Un sourire, un regard, un parfum... Il craque. Mais à force de dérapages de plus en De Fernando León de Aranoa (Espagne). Avec Javier Bardem, Penélope Cruz, Peter Sarsgaard, Julieth Restrepo, Óscar Jaenada... Durée : h  Genres : biopic, drame, policier. Notre avis :

Impitoyabl­e chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar (Javier Bardem, ci-contre )estle criminel le plus riche de l’Histoire avec une fortune de plus de 30 milliards de dollars. Dans les années quatreving­ts, il met la Colombie à feu et à sang en introduisa­nt un niveau de violence sans précédent. Fascinée par son charisme et son pouvoir, la journalist­e Virginia Vallejo (Penélope Cruz, ci-contre) essaie de l’approcher… Navet

Genre prolifique, il y a une vingtaine d’années aux USA, les comédies romantique­s ont désormais le vent en poupe dans l’Hexagone. Ainsi après Tout le monde debout de Franck Dubosc, son partenaire Avant d’être à l’honneur sur le tapis rouge cannois lors de l’ouverture le 8 mai avec Everybody Knows d’Asghar Farhadi, le couple espagnol Javier Bardem/Penélope Cruz est au coeur d’un biopic tourné en langue anglaise sur le célèbre trafiquant de drogue. Pour l’immersion, on repassera... Sans égaler leurs meilleures prestation­s, les deux stars font preuve de sérieux à l’image de l’acteur oscarisé pour No Country for Old Men, qui recherche constammen­t la performanc­e... quitte à parfois tomber dans la surenchère. Cela pourrait passer « au métier » si Fernando León de Aranoa – qui nous avait pourtant séduit avec le décalé A Perfect Day, un jour comme un autre – s’intéressai­t a minima aux blessures intérieure­s de son personnage. En vain... Trop procédural, le réalisateu­r se contente de dérouler les moments Médiocre phares autour de l’ascension puis de la chute d’Escobar, sans y apporter un véritable point de vue. À oublier l’homme – si l’on excepte Moyen de Fiston, un certain Kev Adams se prête au jeu de l’amour et du hasard dans Love Addict, où il forme un couple attachant avec Mélanie Bernier. Film sans prise de tête et porté par un humour bon enfant, la production pourrait bien marquer un tournant dans la carrière de l’humoriste/comédien. Délaissant les rôles puérils, il campe ici un cadre dynamique, avec charme et bagout. Plutôt qu’enchaîner gratuiteme­nt les vannes, Frank Bellocq prend le temps d’installer ses personnage­s, s’attarde sur le problème « sexuel » de Gabriel sans quelques séquences clichées sur la famille –, il se concentre sur ses actes barbares et sa soif de pouvoir. Mais une nouvelle fois, tout Bon le présenter comme un obsédé, et de soigner les seconds rôles, comme Marc Lavoine, en ancien séducteur cloîtré dans son appart’, espérant le retour de son ex-femme. Des petits clins d’oeil à Tarantino lors d’une scène de dance inspirée de Pulp Fiction ou avec la présence improbable d’un certain Michael Madsen, qui joue lui aussi avec son image, sont appréciabl­es, dans une oeuvre menée bon train où les bons sentiments sortiront – forcément – grands vainqueurs. s’enchaîne maladroite­ment ou se perd dans une succession de dialogues rébarbatif­s. Décevant.

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