Ivre, il frôle la mort à scooter sur l’avenue d’Ostende
Il mérite bien un zéro de conduite ! Un jeune barman italien a fini son parcours routier contre un muret de l’avenue d’Ostende, le 11 août dernier, vers 4h30. Complètement ivre, avec plus de 1,50 gramme d’alcool par litre de sang (9 g dans le corps), il gît sur le bitume, en plein milieu de la chaussée. Sous la violence du choc, son casque a été arraché et les services de secours croient bien ramasser un cadavre. Mais il respire encore ! Aussitôt, le blessé grave est transporté en urgence au CHU Pasteur, à Nice. « Attelé » à l’audience, bras et épaule gauche maintenus par une gouttière, on ne sait par quel thaumaturge le prévenu est présent à la barre. Il vient expliquer les raisons et conséquences de son terrible accident devant le tribunal correctionnel. Les juges écoutent avec beaucoup de compassion le récit du conducteur.
Perte de conscience et jours de coma
Il reconnaît volontiers que c’était un contretemps stupide, sans se targuer d’être immortel ou invulnérable. Il assimile cette chute à une sanction : l’égarement dans l’excès de boissons. La mémoire lui fait cependant défaut pour évoquer son itinéraire éthylique… « C’était une soirée avec ma compagne et la présence d’un ami. Nous étions allés au Jack pour passer un bon moment. C’était la première fois que je buvais autant ! Pardonnez-moi, après je ne me souviens de plus rien… » Ce n’est pas étonnant pour le président Florestan Bellinzona : « Vous avez eu une perte de conscience avec quatre jours de coma ! C’est la parfaite démonstration des dégâts que l’alcool peut engendrer. Vous auriez pu y rester! Pourquoi avezvous repris le scooter ? »
« Vous êtes un miraculé »
Pour ce jeune homme de vingt-sept ans «ce n’était pas prévu…» Sans plus d’indications… Est-ce vraiment utile de s’expliquer plus encore sur cette virée aux successions de tribulations, si ce n’est d’avoir retenu la leçon ? Le procureur Cyrielle Colle l’a bien compris et ses réquisitions n’auront aucune intention accablante. « Plus de deux fois le taux délictuel, une vitesse excessive, la perte de contrôle du scooter, des conséquences importantes... Monsieur ne sera pas prêt d’oublier cette soirée où
il a mis sa vie en danger. Vous êtes un miraculé qui a eu beaucoup de chance. La peine? N’allez pas plus loin qu’une amende avec sursis. » C’est au tour de la défense de sensibiliser le tribunal. Les mots s’attachent aux maux dans la plaidoirie de Me Alice Pastor. « Mon client est encore blessé et le muscle de son épaule doit subir une nouvelle intervention chirurgicale. Il y a aura certainement d’éventuelles complications. Sa mère
l’aide financièrement en attendant. Ayez une lecture objective du dossier car il était en accord avec un nouvel emploi… » Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public avec 500 euros d’amende avec sursis, plus une contravention à 45 euros. Une mesure volontairement clémente de la part des juges, le prévenu ayant déjà été puni par l’accident, estiment-ils.