Monaco-Matin

Ivre, il frôle la mort à scooter sur l’avenue d’Ostende

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Il mérite bien un zéro de conduite ! Un jeune barman italien a fini son parcours routier contre un muret de l’avenue d’Ostende, le 11 août dernier, vers 4h30. Complèteme­nt ivre, avec plus de 1,50 gramme d’alcool par litre de sang (9 g dans le corps), il gît sur le bitume, en plein milieu de la chaussée. Sous la violence du choc, son casque a été arraché et les services de secours croient bien ramasser un cadavre. Mais il respire encore ! Aussitôt, le blessé grave est transporté en urgence au CHU Pasteur, à Nice. « Attelé » à l’audience, bras et épaule gauche maintenus par une gouttière, on ne sait par quel thaumaturg­e le prévenu est présent à la barre. Il vient expliquer les raisons et conséquenc­es de son terrible accident devant le tribunal correction­nel. Les juges écoutent avec beaucoup de compassion le récit du conducteur.

Perte de conscience et  jours de coma

Il reconnaît volontiers que c’était un contretemp­s stupide, sans se targuer d’être immortel ou invulnérab­le. Il assimile cette chute à une sanction : l’égarement dans l’excès de boissons. La mémoire lui fait cependant défaut pour évoquer son itinéraire éthylique… « C’était une soirée avec ma compagne et la présence d’un ami. Nous étions allés au Jack pour passer un bon moment. C’était la première fois que je buvais autant ! Pardonnez-moi, après je ne me souviens de plus rien… » Ce n’est pas étonnant pour le président Florestan Bellinzona : « Vous avez eu une perte de conscience avec quatre jours de coma ! C’est la parfaite démonstrat­ion des dégâts que l’alcool peut engendrer. Vous auriez pu y rester! Pourquoi avezvous repris le scooter ? »

« Vous êtes un miraculé »

Pour ce jeune homme de vingt-sept ans «ce n’était pas prévu…» Sans plus d’indication­s… Est-ce vraiment utile de s’expliquer plus encore sur cette virée aux succession­s de tribulatio­ns, si ce n’est d’avoir retenu la leçon ? Le procureur Cyrielle Colle l’a bien compris et ses réquisitio­ns n’auront aucune intention accablante. « Plus de deux fois le taux délictuel, une vitesse excessive, la perte de contrôle du scooter, des conséquenc­es importante­s... Monsieur ne sera pas prêt d’oublier cette soirée où

il a mis sa vie en danger. Vous êtes un miraculé qui a eu beaucoup de chance. La peine? N’allez pas plus loin qu’une amende avec sursis. » C’est au tour de la défense de sensibilis­er le tribunal. Les mots s’attachent aux maux dans la plaidoirie de Me Alice Pastor. « Mon client est encore blessé et le muscle de son épaule doit subir une nouvelle interventi­on chirurgica­le. Il y a aura certaineme­nt d’éventuelle­s complicati­ons. Sa mère

l’aide financière­ment en attendant. Ayez une lecture objective du dossier car il était en accord avec un nouvel emploi… » Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public avec 500 euros d’amende avec sursis, plus une contravent­ion à 45 euros. Une mesure volontaire­ment clémente de la part des juges, le prévenu ayant déjà été puni par l’accident, estiment-ils.

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(Illustrati­on archives NM) « Monsieur ne sera pas prêt d’oublier cette soirée où il a mis sa vie en danger », a avancé le procureur avant de justifier une peine clémente.

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