Stéphane Valeri: «La doctrine sociale de l’Église nous parle»
« Quand nous travaillons sur un projet ou une proposition de loi, nous rencontrons tous les interlocuteurs qui ont un intérêt à ce texte, explique Stéphane Valeri, président du Conseil national. Quand on touche à la société ou à la famille, ce serait un comble que l’Église ne soit pas consultée. C’est la moindre des choses. Il y a des sujets qui peuvent être clivant et sur lesquels il faut trouver des compromis. Ce qui ne veut pas dire compromission. Mais la plupart des sujets permettent un échange fraternel. La doctrine sociale de l’Église nous parle. Il y a des combats communs. Nous sommes l’un comme l’autre en parfait accord sur le fait que le profit, l’argent, la spéculation ne soient pas les seules quêtes qui nous mènent. » L’humanisme au coeur des discussions entre le politique et l’homme de l’Église… C’est aussi une démarche qui conduit à conserver l’éthique. «Il y a déjà eu des convergences entre Mgr Barsi et moi-même dans le passé sur un thème qui nous préoccupe encore aujourd’hui : le logement des Monégasques et des enfants du pays. On avait face à nous, il faut bien le dire, un gouvernement qui, à l’époque, était plus sensible aux arguments des promoteurs immobiliers et des gros propriétaires. » Le conseil national était présidé par Stéphane Valeri et une loi en 2003 avait fait grand bruit en stoppant la libération programmée des loyers du sur le secteur protégé, qui, sans elle, aurait conduit à un exode massif de la population stable de la Principauté.. « J’avais fait une intervention il y a quinze ans,
souligne Mgr Bernard Barsi. Des petits gens ou des résidents de classe « normale » étaient obligés de partir parce qu’ils ne pouvaient plus payer les loyers. L’Église a un devoir d’attention aux plus pauvres. C’est eux aussi qui font Monaco et qui sont attachés à ce pays. Le logement, ce n’est pas uniquement d’avoir un toit sur la tête. C’est aussi avoir des relations sociales. Tout cela était et est encore en jeu. » « La voix de Barsi nous a sans doute été utile, explique Stéphane Valeri. L’archevêque avait fait un courrier à tous les conseillers nationaux ; courrier qu’il avait rendu public. Nous avons réussi. C’était l’enjeu de 2003. Nous avions alors réussi à maintenir une population de Monégasques et d’enfants du pays, en préservant des loyers raisonnables. Mais aujourd’hui nous sommes confrontés à un nouveau problème : le secteur protégé disparaît. Nous avons un nouveau défi. Le Conseil National va donc déposer très prochainement une proposition de loi. J’espère que nous aurons un soutien de l’Église. » Une voix qui sera certainement entendue…