Découverte des vestiges du port antique de «Portus Olivula»
Le bilan général de la prospection archéologique numéro 2017-276 continue d’apporter de surprenantes révélations. Ces études scientifiques sont menées chaque année, depuis 1991, par les archéologues d’Anao, l’aventure sous-marine. Plus habitués à découvrir en rade des vestiges archéologiques datés du XVe au XVIIIe siècles, ces chercheurs, par leurs découvertes récentes, nous replongent vingt siècles auparavant. Depuis l’Antiquité, lors de coups de vent défavorables, les galères étrusques, grecques et romaines sont venues séjourner dans cette rade immense. L’itinéraire maritime d’Antonin mentionne la présence de Portus Olivula en fond de la rade de Villefranche, mais officiellement, aucun vestige romain terrestre n’a été retrouvé à ce jour. Afin de se fournir en eau douce et denrées alimentaires, il fallait obligatoirement qu’un site terrestre facilite le débarquement des marchandises et des équipages. À terre, les hommes ont donc conçu un quai pour commercer avec ces peuples de la mer. Une avancée formée à l’époque de quelques roches a permis de construire une base portuaire solide située sur l’emplacement actuel du port de la Santé.
Avancée rocheuse naturelle
Pour Alain Cascio, responsable des immersions au sein d’Anao, « Comme nous le pensions depuis plusieurs missions, la zone située devant le port de la Santé correspond bien au site portuaire antique de la rade. Mais il fallait en apporter des preuves irréfutables à ces énigmes historiques. » Cette avancée rocheuse naturelle permettra aux hommes de créer les bases portuaires et architecturales du premier port antique de Portus Olivula. Tout près du rivage, la découverte de plusieurs fragments d’amphores provenant des quatre coins de la Méditerranée, d’ancres antiques et de vestiges en plomb attestent dorénavant de cette hypothèse historique régulièrement évoquée par les historiens dont Dominique Tailliez. Ces vestiges proviennent de rejets terrestres effectués en
bord de mer. Ils attestent donc de cette présence antique aux multiples origines commerciales à travers les routes maritimes de la Méditerranée. Il ne restait alors, pour ces chercheurs, qu’à matérialiser les preuves de ses hypothèses de toute première importance de cette rade chargée d’histoires passionnantes. Une étude des lieux plus poussée est naturellement envisagée à l’automne prochain sur cette zone bien précise afin de découvrir d’autres témoignages de notre histoire antique. L’aventure sous-marine continue pour ces passionnés.
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