Monaco-Matin

«Fiertés n’est pas une fiction militante»

Arte diffuse une fresque familiale en trois parties sur l’homosexual­ité, réalisée par Philippe Faucon

- PROPOS RECUEILLIS PAR JULIA BAUDIN

M agnifique minisérie en trois épisodes,

Fiertés retrace trente ans de combat pour la reconnaiss­ance des homosexuel­s, mais aussi trente ans de tensions, d’espoirs et d’amour entre trois génération­s d’hommes. Philippe Faucon, le réalisateu­r de cette fiction, trois fois césarisé pour le film Fatima en 2016, nous en dit plus.

Que raconte Fiertés ?

La série se déroule sur trente ans et mêle fresque politique et histoire d’amour. Chacune de ses trois parties évoque une étape clé de la lutte pour la reconnaiss­ance des droits des homosexuel­s, et un événement majeur dans la vie du couple VictorSerg­e.

Mais encore ?

1982 : la gauche est au pouvoir et dépénalise l’homosexual­ité – Victor, 17 ans, découvre son homosexual­ité ; il fait la connaissan­ce de Serge. 1999 : le pacs est voté – Victor et Serge décident d’adopter un enfant. 2013 : la loi Taubira – Serge et Victor décident de se marier.

La conquête des droits homosexuel­s dans une fiction, estce important ?

Le politique résonne sur l’intime et inversemen­t. Mais ce n’est pas une fiction militante. C’est surtout une grande histoire d’amour et de filiation née de l’envie des deux scénariste­s de raconter une histoire forte, de celles que sans doute beaucoup ont vécu. C’est une idée très pertinente. Parce que tout cela n’est pas si vieux, et ne va pas forcément toujours de soi, n’estce pas ? Les neuf mille amendement­s apportés à la loi Taubira montrent à quel point nombreux peuvent être encore les blocages…

Certaines séries sur le mouvement LGBT (lesbien, gay, bisexuel et transgenre) apparaisse­nt parfois sensationn­alistes. Fiertés est tout le contraire. Estce un parti pris ?

Pas un parti pris. Je dirais une évidence. Les personnage­s de Serge, de Victor, de ses parents, particuliè­rement de son père, puis de Diego, son fils adoptif, sont plus portés par leur sensibilit­é, à fleur de peau, que par leur éloquence. Les mettre en scène demandait ainsi peu de mots, peu de démonstrat­ions, de l’instinct et, entre eux, une grande intelligen­ce.

D’où l’absence de musique ?

Par exemple. La musique, dans une fiction, est supposée accompagne­r le drame. Elle le fait souvent avec une telle insistance qu’elle noie la mise en scène et le travail des acteurs qui est ici tellement important.

Fiertés

à 20 h 55 sur Arte

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« Fiertés c’est une grande histoire d’amour et de filiation née de l’envie des deux scénariste­s de raconter une histoire forte, de celles que sans doute beaucoup ont vécu», confie le réalisateu­r.

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