Monaco-Matin

Hommage lundi à la policière niçoise noyée dans la Seine

Une cérémonie sera organisée à la préfecture de police de Paris pour Amandine Giraud, 27 ans. Son corps avait été découvert dimanche dernier. Les circonstan­ces de l’accident font polémique

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

L’accident. L’insupporta­ble attente. La funeste découverte. Et à présent, l’hommage. Voici venue l’heure du recueillem­ent pour les proches et les collègues d’Amandine Giraud, cette Niçoise de 27 ans noyée dans la Seine le 5 janvier dernier. Une cérémonie lui sera dédiée lundi à Paris, huit jours après la découverte de son corps. L’émotion et les polémiques autour de sa mort ne faiblissen­t pas.

Place au recueillem­ent

La cérémonie se tiendra ce 7 mai à la préfecture de police de Paris. Hommage y sera rendu à Amandine Giraud, cette jeune recrue de la brigade fluviale, décédée lors d’un exercice dans la Seine en crue. Son corps a été découvert ce dimanche, quelques centaines de mètres plus loin, au niveau de l’arrêt Louvre des bateaux-bus. Selon le syndicat UNSA-Police, dont Amandine était adhérente, le juge d’instructio­n a accordé un permis d’inhumer. Il ouvre ainsi la voie aux obsèques et à l’hommage à cette Niçoise disparue trop tôt, originaire du quartier Saint-Roch. Une cérémonie de recueillem­ent se tiendra à 10 h 30 en présence de la famille. S’ensuivra la levée de corps. Puis le préfet de police remettra à Amandine Giraud, à titre posthume, la médaille de la sécurité intérieure et la médaille d’honneur de la police nationale. A cette occasion, elle sera élevée au grade de capitaine de police.

L’émotion ne faiblit pas

« Cet hommage est une procédure habituelle après la mort d’un policier en service » , précise Emmanuel Denele, secrétaire départemen­tal UNSa Police 06. Pour autant, le délégué syndical souligne le caractère « particulie­r » de cet hommage. « Là, c’est un drame qui touche une femme, une jeune collègue récemment affectée à ce service, à qui on a demandé de réaliser un exercice dans des conditions détestable­s alors que la Seine était en crue. » Après avoir débuté comme cadet de la République à Marseille, Amandine avait rejoint en 2016 Paris et « la fluv ». Une vocation. Elle avait décroché son habilitati­on à la plongée sous-marine moins d’un mois avant le drame. Ce jour-là, le débit dans la Seine Photo AFP) était de 900 m3/seconde, selon Le Point. La tempête Eleanor venait de balayer la France. La Seine était en vigilance jaune.

Trois enquêtes en cours

Dans ce contexte, cet exercice nautique pose question. Trois enquêtes sont ouvertes. Une, judiciaire, pour « homicide involontai­re » con- duite par le parquet de Paris. Une autre, administra­tive, pilotée par l’IGPN, la police des polices. Et une troisième confiée au CHSCT. Selon nos informatio­ns, l’ambiance reste particuliè­rement tendue dans les rangs de « la fluv ». Les premières conclusion­s de l’IGPN, révélées par Le Canard enchaîné le 25 avril, ont pointé une série d’erreurs humaines. Notamment une erreur d’appréciati­on du moniteur de plongée. Dans la panique, celui-ci aurait enjoint ses hommes de lâcher la « ligne de vie » qui reliait Amandine au canot. Des révélation­s bien tardives aux yeux des parents, qui se sont constitués partie civile. Contacté par Nice-Matin, leur avocat, Me Eric Dupond-Moretti, ne souhaite pas s’exprimer tant qu’il n’a pas pris connaissan­ce du dossier. Le pénaliste précise que « les parents n’ont pas encore été entendus par le juge » .

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Les opérations de secours dans le fleuve, en janvier dernier.(

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