Monaco-Matin

Les «Tornaires d’Occitania» et leur orgue de barbarie

Retrouvez comme chaque samedi, la rubrique d’arts et d’histoire du pays Mentonnais

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Le groupe «Tornaires d’Occitania» est constitué par deux musiciens, Robert Goux qui joue de son orgue de barbarie et Marie-Louise née Ricci, son épouse, qui l’accompagne de son chant. Marie-Louise et Robert sont bien connus à Menton. En effet, cela fait déjà plusieurs années qu’ils se manifesten­t au cours fêtes locales, cérémonies civiles ou religieuse­s, animations… à Menton ou dans les villages voisins de Gorbio, Sainte Agnès, Castellar, Roquebrune, ou au Val de Chalvane pour la rénovation de la chapelle mais aussi lors de diverses manifestat­ions et festivals dans le SudOuest. Nous nous rappelons aussi leur interventi­on au palais de l’Europe lors de la cérémonie de la remise de la Cigale d’Or au Félibre Majoral Jean-Louis Caserio, le président de la SAHM. Le répertoire des Tornaires, très étendu, va de la musique classique à la musique moderne, avec un certain penchant pour la musique et le chant traditionn­els occitans. L’originalit­é des Tornaires est l’orgue de barbarie qui les accompagne et que Robert a construit lui-même ! En effet, un reportage télévisé sur les orgues de barbarie, provoqua un déclic et incita Robert à suivre un stage « Comment construire son orgue de barbarie ? » proposé par l’associatio­n des Joyeux Tourneurs de Manivelle. Pour lui, qui est ingénieur mécanicien, quoi de plus passionnan­t, après ce stage, que de se mettre à construire son propre instrument. Voici une descriptio­n très simple de son instrument : sur le chariot de l’orgue, on distingue très bien deux séries de flûtes en bois et, derrière elles, le système de soufflerie permettant de fabriquer l’air comprimé dans des soufflets, air qui sera envoyé dans les flûtes pour produire la musique. Dans quelles flûtes sera propulsé l’air ? C’est le rôle du carton troué ! C’est lui qui, par l’intermédia­ire de ses trous, va choisir les flûtes donc le son émis ; le carton est parfois long de plus de dix mètres et, comme on peut s’en douter, chaque morceau de musique a son propre carton. Les personnes qui trouent les cartons en fonction de la musique sont appelées des noteurs. Il ne reste plus que cinq noteurs en Europe francophon­e : c’est un travail assez compliqué que de transforme­r des notes de musique en trous ! L’orgue de barbarie de Robert est monté sur deux belles roues, facilitant son déplacemen­t car c’est un instrument assez lourd ! Sa silhouette est allégée par une belle décoration colorée. C’est un travail soigné, entièremen­t fait main et avec amour : un vrai travail de « profession­nel » ! Comme il est écrit dessus : « ant que vira fai lo torn » ! (DR)

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L’orgue de Barbarie et les Tornaires.

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