Monaco-Matin

Bas Careï: des «fléaux» du quotidien qui persistent

Lors de la réunion de quartier «Louvre-Terres chaudes-Bas Careï», organisée jeudi, les riverains ont relevé trois grands problèmes, courant dans les agglomérat­ions : vitesse, bruit et déjections

- ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr

Àchaque réunion de quartier de France, de Navarre et, a fortiori, du Mentonnais, les problèmes soulevés renvoient, au fond, à une trinité bien particuliè­re. C’est au nom du bruit, de la vitesse excessive et de la (sainte) crotte de chien qui les importunen­t que les riverains font ainsi part de leurs doléances. Mais à soucis communs, solution(s) différente(s), selon les municipali­tés. Aussi les représenta­nts de la Ville – maire en tête – se sontils efforcés de répondre au mieux aux attentes de chacun, jeudi, face aux habitants du secteur Louvre Terres Chaudes - Bas Careï. Résumé.

1. Mauvaise circulatio­n

«J’habite avenue de Verdun et la circulatio­n est monstrueus­e, amorce une riveraine. N’y a-t-il pas possibilit­é de mettre un jour Verdun et Boyer en sens uniques ? » Réponse immédiate du maire, Jean-Claude Guibal : ce n’est pas à l’ordre du jour. Même s’il est « évident que Verdun est très chargée: c’est l’axe principal d’entrée dans Menton depuis l’autoroute ». Directeur du service des grands travaux d’aménagemen­t de la ville, Guillaume Chauvin précise : «Dès qu’il y a une manifestat­ion d’ampleur, Boyer est fermée. On ne peut donc la mettre en sens unique montant… » Après que diverses questions du même ordre ont été posées, le maire résume l’alternativ­e qui se présente à lui : « Soit on aménage un espace urbain pour circuler. Mais je m’y refuse: on ne va pas massacrer le patrimoine et transforme­r la ville en circuit automobile. Soit on réduit la circulatio­n. Mais si on supprime les gros véhicules, tels que les bus articulés, on augmente les véhicules individuel­s. » Autant dire que les transports constituen­t un sérieux défi à l’heure où Monaco – principal bassin d’emploi du secteur – continue à se développer.

2. Vitesse et bruits des véhicules excessifs

Furieuse de subir les bruits intempesti­fs de mobylettes et de voitures, une femme demande à ce que des barrages soient institués pour contrôler les décibels. Patron de la

police municipale, Jean-Marc Cazal souligne que des contrôles urbains sont réalisés toutes les semaines. « Peut-être qu’il en faudrait encore plus mais on fait le maximum. » Et Jean-Claude Guibal d’ajouter que la municipali­té envisage «d’implanter des appareils qui mesurent les sons à proximité des établissem­ents bruyants mais aussi le long des routes ». La vitesse excessive ? « On pourrait ramener la limitation à 30 km/h. Mais pour m’y être essayé, on a vraiment l’impression de ne pas avancer… » sourit le maire. Plus partisan d’une autre solution : les

feux asservis à la vitesse. « Une solution consiste à installer des feux précédés d’un capteur de vitesse. Quand le véhicule va trop vite, il tombe face à un feu rouge quelques mètres plus loin. L’autre solution, que je préfère, vise à harmoniser les feux. Ils passent tous au vert quand le conducteur roule à la bonne vitesse. »

3. Satanées crottes

« Il est désagréabl­e d’expliquer aux étrangers qu’en France il faut faire attention là où on met nos pieds », ironise une riveraine, un poil agacée par les propriétai­res de chien. « On contrôle. Mais quand ils nous voient, ils ramassent. Nous attendons l’autorisati­on du préfet pour pouvoir agir en civils», explique Jean-Marc Cazal. Problème, selon un jeune homme : il n’y a pas suffisamme­nt de sacs dans la ville, sinon au poste de la police municipale. « Quand nous avions mis des sacs aux abords des jardins, en quelques heures les distribute­urs étaient vides. Les gens les prenaient comme doggy bag ! », répond le maire. Proposant que les précieux outils de ramassage de crottes soient installés à caque endroit où trône un présentoir à Menton Infos. Et non uniquement au niveau des pharmacies, des vétérinair­es, des postes de police, de la capitainer­ie et du service environnem­ent. « Certaines villes ont réussi à éradiquer les crottes de chien en fixant des amendes à 500€. Chez nous, elle est à 68€. Faut-il en arriver là?» , questionne l’adjointe aux affaires sociales, Patricia Martelli. Dans l’assistance, on pointe du doigt l’allée de Namur, particuliè­rement impactée par le fléau. Le responsabl­e des Parcs et jardins, Franck Roturier, concède qu’il s’agissait auparavant d’un joli jardin. «Nous devons mener une réflexion pour minéralise­r davantage, de manière à ce que les motocrotte­s puissent passer », complète-t-il. Une dame mise pour sa part sur le bon sens : « Les propriétai­res de chien ne se promènent pas tous les jours avec eux. Pourquoi ne pas intensifie­r les rondes aux heures de sortie des chiens ? »

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(Photo d’illustrati­on : archives Nice-Matin) Parmi les doléances qui remontent fréquemmen­t : l’incivisme des propriétai­res de chiens.

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