-: la belle histoire du tourniquet monégasque
Avant le départ du Grand Prix de Monaco joies, les exploits, les records et les drames Historique, qui s’étalera sur trois jours, retour sur les écrits sur les contours d’un tracé si singulier… si beau
Imaginez-vous dans votre cave ou dans le grenier de vos parents ou grands-parents, nez-à-nez avec la malle, recouverte d’un tapis de poussière, renfermant les jouets de votre enfance. À l’intérieur, forcément, un vaste garage d’automobiles à taille réduite, quelques figurines en guise de pilotes et, non loin, assurément, un circuit électrique. Bien difficile alors de résister à la tentation de remettre tout ce beau monde en piste. De brancher le circuit et d’y faire tournoyer des bolides sur la trajectoire de votre imagination débordante. Si votre âme d’enfant peine à ressusciter des scénarios tous plus fous les uns que les autres, pas de panique!
Trois jours pour remonter le temps
Avec la complicité des passionnés de l’Automobile Club de Monaco, en première ligne desquels Michel Ferry, directeur de course depuis 1982 sur le Grand Prix, nous avons replongé dans la folle histoire d’une course enviée du monde entier. Un tracé urbain unique, dont les méandres ont parfois joué de très mauvais tours – imposant des ajustements – mais dont chaque parcelle de bitume regorge d’anecdotes, de records, de joies et d’exploits qui, aujourd’hui encore, font de Monaco le tourniquet préféré des grands enfants comme des fous du volant. À la veille du départ du 11e Grand Prix Historique de Monaco, créé en mai 1997 et qui s’étalera cette année sur trois jours (de vendredi à dimanche), jetez un coup d’oeil dans le rétroviseur et sur les compteurs (lire ci-contre).
Bandini en feu, Ascari à l’eau
À l’époque où la Bugatti type 35B de l’Anglais William Glover remportait la première édition de 1929 à 80 km/h de moyenne. Où le Monégasque Louis Chiron raflait la mise en 1931. Où Maurice Trintignant (1955, voir photo) devenait le premier pilote français à remporter une épreuve de championnat du monde. Où la princesse Grace ouvrait le circuit tout juste mariée au prince Rainier III. Où Juan Manuel Fangio donnait ses lettres de noblesse à la Maserati 250F. Où, aussi, Lorenzo Bandini, prisonnier des flammes, succomba à la chicane du port en 1967. Douze ans après le plongeon, dans le port, d’un Alberto Ascari (Lancia D50) miraculé… Des drames qui, tout comme les événements de Mai-68, n’empêcheront jamais les organisateurs de remettre le métier sur l’ouvrage. Le secret de cette passion? Demandez donc à Michel Boéri, actuel président de l’ACM et chef d’orchestre de l’épreuve depuis 1972!
La maestria de Senna, le rêve Leclerc
Un témoin privilégié du doublé de Niki Lauda en 1975 et 1976 au volant des Ferrari 312 T et 312 T2, comme du numéro – gagnant – de funambule de Gilles Villeneuve en 1981. Témoin, aussi, de l’ascension du « Professeur » Prost et son duel mythique avec Ayrton Senna – toujours détenteur du record du nombre de victoires en Principauté (6). Témoin, encore, de l’avènement du « Baron rouge », Michael Schumacher, ou de l’enfant du pays, Nico Rosberg. Témoin, peut-être, de l’avènement tant espéré du Monégasque Charles Leclerc. De rêve, il sera justement question en tribunes, dès vendredi, lorsque véhicules d’avant-guerre comme Formule 1 des années soixante-dix, parfois pilotées par des légendes, se tireront à nouveau la bourre au pied du Rocher. Un spectacle toujours aussi unique, toujours plus sûr, et à ne pas manquer! Retour vers le futur…