Monaco-Matin

Taxe d’habitation : les contours du « chamboule-tout fiscal » se précisent

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Hier, à l’occasion de la remise d’un rapport sur la refonte de la fiscalité locale par le sénateur LREM Alain Richard et le préfet Dominique Bur, l’entourage du Premier ministre a évoqué deux possibilit­és pour enterrer la taxe d’habitation : une suppressio­n totale de cet impôt «dès 2020 » ou une suppressio­n « étalée sur 2020 et 2021 ». La fin de cet impôt emblématiq­ue, qui représente 34 % des ressources fiscales des communes, se fera « sans remise en cause » des objectifs de déficit public. Pour compenser ce manque à gagner, source de préoccupat­ion pour les communes et les départemen­ts, les deux rapporteur­s proposent plusieurs pistes, articulées autour de deux scénarios. Le premier consiste à transférer au «bloc communal» (communes et communauté­s de communes) la part départemen­tale de la taxe foncière, estimée à 14 milliards d’euros en 2020. Une solution qui implique une compensati­on pour les départemen­ts, qui pourraient bénéficier d’une fraction d’un impôt d’Etat. Dans cette hypothèse, « les communes rurales et une partie des petites villes » seraient « mieux compensées que les autres» car le taux de taxe foncière de leurs départemen­ts est « souvent élevé alors que leurs recettes de taxe d’habitation résultent d’un taux local faible », souligne le rapport. Le second scénario serait d’attribuer directemen­t au bloc communal une part d’un impôt national, ce qui permettrai­t de maintenir en l’état la fiscalité des départemen­ts. Parmi les pistes avancées par Alain Richard et Dominique Bur figurent la TVA, la CSG et la taxe sur les carburants (TICPE). Pour des raisons budgétaire­s, les deux auteurs suggèrent par ailleurs de limiter la suppressio­n complète de la taxe d’habitation aux seules « résidences principale­s » .En d’autres termes: d’exclure du champ de la réforme les « résidences secondaire­s » et les « logements vacants ».

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