«Je parlerai en fin de saison»
Si son départ à Dortmund est quasi acté, Lucien Favre refuse de l’officialiser avant la fin du championnat. Reste deux matchs au technicien suisse pour remplir l’objectif : atteindre l’Europe
Trois jours après la défaite à Marseille (-), Lucien Favre était déjà invité à se projeter sur la réception de Caen en conférence de presse. Persuadé d’avoir encore une chance à jouer dans la course à l’Europe, à condition de l’emporter samedi, l’entraîneur niçois n’a pas voulu se confier davantage sur son avenir. Un brin agacé par les questions insistantes sur l’état d’esprit de son vestiaire, il n’a pas franchement décortiqué les maux de son équipe, très peu inspirée au Vélodrome.
Coach, l’Europe est encore jouable à deux journées de la fin ? On est toujours en course. On sait ce qu’il faut faire, face à une équipe caennaise qui ne va pas se laisser aller. On se souvient que ce fut toujours difficile les dernières années contre eux : on avait perdu là-bas l’an dernier (-), fait match nul - chez nous et encore fait match nul cette année là-bas (-)... Ce sera encore une fois compliqué.
Qu’entendez-vous par « On sait ce qu’il faut faire » ? Si on voit le classement et les confrontations qui restent, il n’y a pas le choix, il faut le gagner. C’est le dernier match à domicile, c’est important de bien finir à la maison.
Vous étiez satisfait de la deuxième mi-temps au Vélodrome. C’est toujours le cas trois jours après ? J’étais satisfait entre guillemets, c’était nettement mieux. On se dit trop souvent « Il faut gagner », j’aime mieux entendre «On veut gagner ». Et il faut le montrer.
Quand on dit ça, on oublie de défendre en équipe. On prend des buts assez évitables. En première période, ils ont trois occasions, trois frappes de Thauvin. Autrement, ils nous ont dominés, nous ont pressés, on a eu des difficultés. En deuxième période, c’était nettement mieux. On aurait pu être plus patient, et prendre un point à Marseille, c’était bon à prendre, il peut être important.
Un manque de caractère de l’équipe a été pointé du doigt. Vous êtes d’accord avec ça ? Une équipe qui veut bien jouer offensivement, doit être bonne à la récupération du ballon, ça lui donnera confiance aussi. Si elle est moyenne à la récup, elle le sera aussi dans le jeu, c’est automatique. Dans beaucoup de sports, c’est comme ça. On a souffert dans l’impact, dans les duels aériens, notamment au milieu.
« On a une équipe pas complètement équilibrée »
On ressent une attitude qui ne coïncide pas vraiment avec l’envie d’accrocher une Coupe d’Europe... (Il coupe) Non ce n’est pas ça. Je le dis depuis le début, on a une équipe qui n’est pas complètement équilibrée. C’est logique, pour certaines raisons, c’est comme ça... On est quand même dur à jouer.
Ce n’est pas inquiétant face à une équipe qui va encore beaucoup miser sur l’engagement ? Ah oui, ils sont très athlétiques. Ils ont des avant-centres très grands, qui gardent bien le ballon. Il y a beaucoup de centres, il faudra avoir une belle présence ici. Ce ne sera pas un match facile, il n’y en a eu aucun cette saison. Il est jeune, il a énormément à travailler et apprendre. Notamment sur toutes les bases, le démarquage... Des fois, des jeunes se révèlent au bout d’un an et demi. Là, certains pointent le bout de leur nez. Ça prend du temps, pour lui comme pour d’autres.
Peut-on imaginer qu’un Bassem Srarfi puisse le remplacer pour le prochain match ? Quand il est rentré, il a bien joué. On verra s’il peut démarrer... Mais c’est l’équilibre qui compte. Est-ce que Srarfi se plaît à droite ?
Au vu des dernières prestations de votre équipe, ne pensez-vous pas que les rumeurs concernant votre départ puissent influer inconsciemment sur le groupe ? Sur l’unité du vestiaire ? Non, je ne pense pas (...). Je vous l’ai dit, je parlerai en fin de saison. C’est à vous aussi de voir ce qui ne fonctionne pas. Vous êtes journaliste, c’est bien de dire ce que vous voyez aussi. Ce n’est pas toujours à moi d’analyser. Je l’ai déjà dit en début de saison, il ne faut pas l’oublier : on a perdu du monde, deux joueurs ont eu de la peine à revenir, Cyprien revient doucement mais sûrement... C’est énorme ça ! Vous parlez d’unité, mais l’équipe a toujours été là. Vous me sortez ça aujourd’hui, mais on a toujours été présent (agacé). Il faut analyser différemment je pense...