Le Couloubrier dévoile sa roseraie d’exception
Grasse Ce domaine privé de 8 hectares accueille une roseraie unique en France déclinant 18 créateurs contemporains. Dans le cadre d’ExpoRose, des visites sont organisées
Au coeur de son écrin de verdure de 8 hectares, le Domaine Saint-Jacques du Couloubrier s’est offert son bouquet final. Une roseraie d’exception. Une collection unique en France. Un projet fou imaginé par Pierre Jeanjean, ancien jardinier de l’Élysée et jardinier en chef de la propriété privée. Après la restauration d’envergure de cette demeure qui a appartenu à Jean Prouvost, Caroline et Stephen Butt, propriétaires depuis 2001, subliment leur jardin. À l’image de cette roseraie de 2000 m2 en restanques poétiques qui accueille 1 600 pieds et décline les oeuvres délicates toutes en pétales et senteurs de 18 créateurs de roses contemporains. À chacun son massif siglé d’une petite pancarte de bois: Guillot, Gaujard, Meilland, Massad, Austin, Delbart, Croix…
Dix ans pour une rose
« C’était intéressant de présenter
des petits créateurs toujours en activité, souligne Pierre Jeanjean. Il faut entre sept et dix ans, à force de pollinisation au pinceau et de sélection de semis, pour créer
une rose». La semaine dernière, une poignée d’invités, passionnés de botanique, ont profité d’une déambulation privilégiée sous les gloriettes de fer forgé «réalisées
par des artisans de la région » a précisé Caroline Butt. Créant le ravissement, traversé par le bruissement d’un ruisseau dévalant des escaliers en pierre savamment
dessinés, ce jardin de roses déploie ses mystères, imposant une pose contemplative. On ne le soupçonne pas, mais cette création fut un gros chantier. Impliquant deux ans d’études pour imaginer le réaménagement de deux vastes restanques où s’épanouissaient d’antan des cultures de roses de mai. Plantés début 2016, les rosiers bichonnés par six jardiniers sont arrivés à maturité ce printemps !
« Se développer avec la nature »
Déjà conservatoire des Rosiers Nabonnand, espèces paysagères oubliées créées au XIXe siècle, le Couloubrier poursuit son aventure humaine et botanique autour du patrimoine. Avec un biotope respecté pour chaque coin de ce sublime éden grassois. L’investissement ? « On le fait pour l’esprit pas pour l’argent. L’envie est de revaloriser le site. J’aime l’idée de se développer avec la nature » glisse Stephen Butt dans un sourire… Prochain défi artistico-végétal : transformer le potager déjà luxuriant en jardin potager…